Au niveau mondial, une famille de travailleurs sur deux est touchée par une perte d’emploi

 

Alors que quelques-uns des dirigeants les plus puissants du monde sont en passe de se réunir à Saint-Pétersbourg à l’occasion du sommet du G20, les 5 et 6 septembre, les résultats d’un important sondage d’opinion révèlent que la majorité de leurs citoyens se sentent abandonnés.

Le sondage d’opinion mondial 2013, mené à la demande de la Confédération syndicale internationale (CSI), montre que la confiance de la population envers la façon dont la crise économique mondiale est gérée est au plus bas, surtout en matière d’emploi.

Ces deux dernières années, près de la moitié (49 pour cent) des familles de travailleuses et de travailleurs ont été directement touchées par une perte d’emploi ou une réduction du temps de travail.

Du reste, 60 pour cent des personnes interrogées ont estimé que leur gouvernement n’avait pas bien géré le problème du chômage.

Le poids économique des mesures d’austérité commence aussi à peser : une personne sur huit n’a plus assez d’argent pour couvrir ses dépenses de base et 59 pour cent des personnes interrogées pensent que leur gouvernement a davantage pris en considération les intérêts des grandes entreprises et des institutions financières que ceux de la main-d’œuvre.

La confiance envers les syndicats offre une lueur d’espoir puisque 68 pour cent des individus ayant répondu au sondage sont d’accord avec le fait que « les entreprises qui ont un syndicat pour représenter les travailleurs leur offrent de meilleurs salaires, conditions de travail, et normes de santé et de sécurité ».

Le sondage d’opinion a été mené dans 13 pays (Afrique du Sud, Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Espagne, États-Unis, France, Inde, Japon, Royaume-Uni et Russie) par la société internationale d’étude de marché TNS qui a interrogé plus de 13.000 personnes représentant la moitié de la population mondiale.

La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, qui participe au sommet, a fait savoir que les dirigeants devaient urgemment agir pour restaurer la confiance de leurs citoyens.

« L’économie mondiale n’est plus aussi stable aujourd’hui qu’il y a six ans [lorsque la crise financière a débuté].

Même si les résultats ont cessé de chuter dans certaines économies, le chômage continue de croître.

Un facteur essentiel de progrès social et économique, l’espoir que nos enfants et nos petits-enfants vivront mieux que nous, n’est plus présent.

Soixante-quatre pour cent des personnes interrogées s’attendent à ce que la situation empire pour les générations à venir.

Les dirigeants des pays membres du G20 doivent encourager l’intégration des jeunes au marché du travail et augmenter les investissements à long terme dans les infrastructures et l’économie verte pour reconstruire nos économies » , a déclaré Sharan Burrow.

Le mouvement syndical, représenté par le Labour 20, présentera les conclusions de l’enquête, de même que ses recommandations prioritaires aux dirigeants des pays du G20 lors d’une réunion de consultation pendant le sommet.

« Le G20 doit concevoir un plan d’action pour l’emploi, établissant des cibles nationales en matière d’emploi, augmentant la demande globale durable et réduisant les inégalités de revenus ; ce dernier doit être l’élément central de la riposte du G20 à la hausse du chômage et des inégalités », a expliqué John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE.

Le mouvement syndical international demande aussi aux gouvernements qu’ils adoptent des législations du travail plus fortes, qu’ils renouvellent leurs engagements à combattre le chômage des jeunes et à créer des emplois de qualité, qu’ils mettent un terme à l’évasion fiscale et qu’ils investissent massivement dans des emplois écologiques et de nouvelles infrastructures.

« À Saint-Pétersbourg, les dirigeants des pays du G20 ont l’occasion de regagner la confiance en leurs capacités à coordonner les politiques nécessaires à une croissance qui crée des emplois et sort les économies de la crise. »

 

Cet article a été traduit de l'anglais.