L’acteur Javier Bardem s’en prend au gouvernement espagnol face au taux de chômage de 25 pour cent

 

Pour Javier Bardem, la star du cinéma espagnol qui incarne Silva, le maléfique ennemi de 007 dans le dernier James Bond, Skyfall, les vrais « bandits » aujourd’hui c’est le pouvoir contre qui « le mouvement social » se mobilise, en Espagne et ailleurs.

Le gouvernement espagnol « fait preuve d’un total manque d’engagement envers le système public et social », a-t-il indiqué dans une interview parue ce mercredi dans le quotidien espagnol El Pais.

Silva c’est juste de la « fiction mais aujourd’hui les vrais méchants sont autres, ici (en Espagne) et ailleurs », a déclaré Bardem au quotidien.

En Espagne « il faut voir le visage de ceux et celles qui ont été évincés de leur logement… des politiques sociales acquises au prix de tant d’efforts et de sacrifices sont en train d’être brutalement réduites : L’éducation, la santé, l’accès à la culture… nous sommes en train de vivre un drame humain, alors que le chômage dépasse 25 pour cent », ajoute-t-il.

« Le nouveau mouvement social a su faire preuve de dignité et de clarté dans ses idées ; il bénéficie du soutien pacifique de milliers de personnes », a-t-il indiqué en faisant allusion aux manifestations qui se succèdent de façon ininterrompue en Espagne depuis mai 2011.

« Loin de s’inquiéter des répercussions, le gouvernement s’accommode du chômage massif pour justifier des conditions de travail épouvantables. »

« Ce gouvernement veut réduire la dette nationale au détriment des crayons et des cahiers des écoliers », lance-t-il, indigné.

« Ils veulent sauver les banques au lieu d’aider les gens qui ont des hypothèques, au lieu de fournir des logements décents. »

Bardem a insisté sur le fait que « ce n’est pas une question d’étiquettes partisanes mais de sensibilité. Les problèmes humanitaires sont liés au manque absolu de sensibilité de la part de ceux qui les ont crées. Et ceux qui prennent les décisions à l’heure actuelle sont complètement coupés de la réalité ».

Le mouvement des indignés (indignados en espagnol) a vu le jour à Madrid, le 15 mai 2011, plus de six mois avant la défaite électorale du Parti socialiste et son remplacement par l’actuel gouvernement conservateur du Partido Popular.

Le taux de chômage en Espagne, parmi les plus élevés d’Europe, a officiellement atteint la barre de 25 pour cent vendredi dernier.

 

Cet article a été traduit de l'anglais.