Guatemala : le pays le plus dangereux du monde pour les syndicalistes

 

Le Guatemala a été qualifié de pays le plus dangereux du monde pour les syndicalistes ;

Au moins 53 dirigeants et représentants syndicaux ont été tués au Guatemala depuis 2007, selon le rapport Pays à risque : violations des droits syndicaux 2013 de la Confédération syndicale internationale (CSI).

Rien qu’en mars 2013, trois syndicalistes guatémaltèques ont été assassinés : le 8 mars 2013, Carlos Hernández, membre du Comité exécutif du Sindicato Nacional de Trabajadores de Salud de Guatemala (Syndicat national des travailleurs du secteur de la santé au Guatemala - SNTSG), a été tué par balle quelques jours à peine après la conclusion d’une mission technique de l’OIT dans le pays ; Santa Alvarado, elle aussi membre du SNTSG, a été enlevée le 21 mars et a été retrouvée plus tard, étranglée ; et Kira Zulueta Enríquez Mena, secrétaire générale du Sindicato de Trabajadores Municipales de Nueva Concepción (Syndicat des employés municipaux de Nueva Concepción), département d’Escuintla, a été assassinée le 22 mars dans la bibliothèque où elle travaillait.

Le gouvernement guatémaltèque œuvre actuellement, en collaboration avec la CSI, pour introduire un ensemble complet de réformes visant à améliorer les droits syndicaux.

Toutefois, les nombreux cas d’enlèvements, de tentatives d’assassinat et d’actes de torture ont créé un climat de peur dans le pays.

Compte tenu de la violence antisyndicale et des violations répétées des droits des travailleurs/euses, l’affiliation syndicale ne s’élève actuellement qu’à 1,6% au Guatemala.

 

Rapport annuel

Le suivi par la CSI des violations des droits syndicaux et des abus dont sont victimes les syndicalistes de par le monde recueille un très large appui depuis les sept dernières années.

En octobre de cette année, le Rapport annuel de la CSI sera publié sur un site web où les violations des droits syndicaux seront constamment mises à jour plutôt que d’être publié sous forme de rapport imprimé annuel.

Le rapport Pays à risque donne un aperçu important de certaines des questions les plus pressantes.

Le rapport de 82 pages révèle des faits saillants dans 87 pays, région par région, en mettant particulièrement l’accent sur sept pays : Bahreïn, Myanmar, Fidji, Géorgie, Guatemala, Swaziland et Zimbabwe.

Il comprend, en outre, des informations détaillées sur les agressions physiques subies par les syndicalistes dans le monde entier.

Les syndicats aux quatre coins du monde oeuvrent pour veiller à ce que les instruments juridiques visant à protéger la liberté syndicale et le droit de négociation collective soient appliqués et respectés.

Toutefois, ces droits sont régulièrement bafoués et nombreux sont les syndicalistes qui font l’objet de formes extrêmes d’attaques pour avoir tenté de défendre les droits des travailleurs et des travailleuses.

« Des centaines de millions de travailleurs et de travailleuses, tant dans les pays en développement qu’industrialisés, sont privés de leurs droits fondamentaux de liberté syndicale et de négociation collective », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI dans une déclaration coïncidant avec le lancement du rapport.

« Pour bon nombre d’entre eux, en particulier ceux qui ont un emploi précaire, cette dénégation bouleverse leur vie, dans la mesure où ils travaillent pendant des heures extrêmement longues dans des situations dangereuses ou insalubres, en échange de salaires si bas qu’ils ne sont pas en mesure de subvenir à leurs besoins ni à ceux de leur ménage. »

 

Cet article a été traduit de l'anglais.