Le mouvement syndical peut contribuer à instaurer la paix au Congo

 

Cette semaine est célébrée la Semaine pour le Congo, un événement mondial organisé par les Amis du Congo et qui se tient chaque année durant la troisième semaine du mois d’octobre. Son objectif, sensibiliser l’opinion mondiale aux réalités du conflit qui déchire la République démocratique du Congo (RDC).

Depuis 1996, plus de six millions de personnes ont perdu la vie dans la guerre d’agression menée par le Rwanda et l’Ouganda, alliés des États-Unis et du Royaume-Uni, et de la ruée folle des sociétés multinationales sur les richesses minières du pays comme l’or, le diamant, le cuivre, le cobalt, le coltan (un minerai essentiel intervenant dans la fabrication des téléphones portables et autres appareils électroniques), l’uranium, l’étain et le fer, pour ne citer qu’eux.

La Croix Rouge Internationale parle du conflit le plus meurtrier du monde depuis la Deuxième Guerre Mondiale.

Située en plein cœur de l’Afrique, la RDC occupe une superficie proche de celle de l’Europe occidentale, avec une population de 70 millions d’habitants.

Il s’agit du deuxième plus grand pays d’Afrique en termes de superficie et quatrième en termes de population.

La RDC abrite la deuxième plus grande forêt équatoriale du monde et recèle une diversité et une beauté remarquables.

Il s’agit aussi de l’un des endroits les plus riches de la planète au plan des ressources naturelles.

Les experts estiment la valeur des richesses naturelles enfouies dans son sol à quelque 24 trillions de dollars.

Toutefois, la fondation du Congo en tant qu’État indépendant à l’issue de la Conférence de Berlin de 1885, où le Roi Léopold II de Belgique se voit attribuer le territoire à titre de propriété personnelle, marquera le point de départ d’une ruée folle vers ses minéraux stratégiques et précieux, qui se soldera par la mort de millions de Congolais.

Rien qu’entre 1885 et 1908, de 10 à 15 millions de personnes auraient péri dans l’exploitation brutale de caoutchouc et d’ivoire sous les ordres du Roi Léopold.

Un héritage terrible qui se perpétue dans le présent.

Malgré la richesse inouïe du Congo, l’exploitation outrancière par les sociétés multinationales mêlée à une mauvaise gouvernance accule une majorité écrasante de la population à une misère indicible.

Le revenu moyen par habitant se situe à 200 dollars par mois, alors que le pays partage une 186e place sur 187 dans l’Indice de développement humain des Nations Unies.

Les travailleurs congolais ont terriblement souffert, tant dans les secteurs industriels qu’artisanaux.

Le secteur minier artisanal est considéré comme le principal pourvoyeur d’emploi du Congo.

Cependant, le travail forcé, l’exposition aux matériaux radioactifs, l’insécurité des galeries minières et la coercition par des groupes armés et les soldats du gouvernement sont autant de défis auxquels les travailleurs doivent faire face pour tenter, à dures peines, de recueillir quelque maigre revenu.

Dans le secteur industriel, les travailleurs sont confrontés aux bas salaires, au déplacement de leur habitat traditionnel, à la corruption gouvernementale et à la dégradation environnementale.

Les défis qu’affronte le Congo sont à la fois internes et externes.

En démontrant leur solidarité avec le peuple congolais, les associations de travailleurs, les groupes confessionnaux, les organisations des droits humains et autres groupes de soutien peuvent jouer un rôle crucial pour mettre un terme au conflit au Congo.

Les syndicats de travailleurs, par exemple, peuvent organiser l’envoi de délégations au Congo et inviter des dirigeants syndicaux congolais à effectuer des missions de sensibilisation en Europe, aux Amériques, dans la région Asie-Pacifique, de même que dans le reste du continent africain.

Les syndicats peuvent éduquer leurs membres en disséminant et en projetant le documentaire vidéo Conflit au Congo : La vérité dévoilée, qui peut être visionné en ligne sur www.congojustice.org.

Cette année, la Semaine pour le Congo se déroulera du 20 au 26 octobre 2013.

Depuis 2008, plus de 60 pays et 400 communautés ont pris part à la Semaine pour le Congo.

Aux quatre coins du monde des films sont diffusés et des séminaires, des collectes, des rassemblements et toutes sortes d’autres activités organisés pour commémorer les millions de personnes décédées dans ce conflit sanglant et attirer l’attention sur le drame du Congo.

Les travailleuses et travailleurs représentés par leurs organisations aux quatre coins du monde ont un rôle crucial à jouer envers la construction d’un consensus mondial, pour mettre un terme à la souffrance au Congo.

Le mouvement mondial pour le Congo a aujourd’hui acquis autant d’importance que naguère le mouvement Anti-apartheid.

Tout au long de la Semaine pour le Congo, les Amis du Congo en appellent aux personnes de conscience de par le monde à témoigner leur solidarité au peuple congolais dans sa lutte pour la paix, la justice et la dignité humaine au cœur de l’Afrique.