Plus de 100.000 déplacés au Malawi suite aux inondations

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Environ 106.000 personnes ont été déplacées au Malawi et près de 20.000 autres au Mozambique, pays voisin, après plusieurs semaines de pluies torrentielles.

Certaines zones du Malawi ont reçu en une seule journée l’équivalent d’un mois de précipitations, submergeant des villes et des villages entiers, ainsi que certains quartiers de la capitale économique du pays, Blantyre.

Le bilan des victimes s’élève pour l’heure à 176 morts, selon l’organisation humanitaire World Vision, mais risque encore de s’alourdir.

Le président du Malawi, Peter Mutharika, a annoncé que plus de la moitié du pays a été déclarée zone de catastrophe et a lancé un « appel à l’assistance humanitaire ».
« Les inondations ont aussi endommagé beaucoup d’hectares de cultures, noyé du bétail et endommagé des infrastructures telles que des routes et des ponts », a déclaré le président Mutharika.

Il a averti que de nombreuses personnes restaient bloquées et auraient besoin d’être secourues dans des zones de basse altitude sujettes aux inondations.

« Le gouvernement n’a pas les moyens d’assurer les secours à lui seul et j’en appelle donc à l’assistance humanitaire urgente de la communauté internationale », a dit Mutharika.

Le déploiement d’hélicoptères et de navires de la Malawi Defence Force en soutien aux opérations de secours aurait permis de sauver un millier de vies, selon Bloomberg News. Les conditions climatiques adverses auraient toutefois empêché de sauver plus de vies humaines.

 

Agriculture

L’impact des pluies diluviennes sur les rendements agricoles du Malawi est source de profonde inquiétude.

Environ 84% de la population du Malawi vit en zone rurale et dépend de l’agriculture de subsistance.

Malgré une récolte exceptionnelle estimée à 3,9 millions de tonnes de maïs l’année dernière, soit un excédent de près d’un million de tonnes, les faibles précipitations au début de la saison des pluies suivies des récentes inondations auront un impact désastreux sur les moissons de cette année, selon Jeffrey Luhanga, secrétaire principal au ministère de l’Agriculture.

« L’arrivée tardive des pluies et une pluviométrie cumulée globalement inférieure à la moyenne depuis le début de la saison humide en octobre ont eu une incidence adverse sur les récoltes céréalières de 2015, une situation qui risque de s’aggraver si les pluies torrentielles se prolongent. »

Pour les travailleurs aussi, les inondations sont une calamité.

Pontius Elijah Kalichero, secrétaire général du Malawi Congress of Trade Unions (MCTU), a indiqué à Equal Times qu’ils étaient « affligés » par la dévastation subie par les « personnes se trouvant au bas de l’échelle des revenus, qui ont été le plus durement affectées par les inondations ».

Le président du Malawi Civil Servants Trade Union (MCSTU), Elia Kamphinda Banda, estime qu’en plus des répercussions sur les entreprises et la possibilité de se rendre sur les lieux de travail, et ce dans un pays affichant déjà des taux élevés de chômage, les travailleurs – et a fortiori ceux du secteur formel – seront les plus affectés par la catastrophe.

« Beaucoup de travailleurs au Malawi sont un soutien pour les membres de leur famille élargie et les inondations auront un impact à la fois sur les travailleurs des zones affectées par les inondations et ceux d’autres zones », a-t-il indiqué à Equal Times.

Entre temps, les autorités sanitaires avertissent que les pluies torrentielles ont eu des répercussions adverses sur la prestation de services de santé.

Interviewé par Equal Times, Samson Njolomole, chargé de communications chez Partners in Health, une ONG basée aux États-Unis, a affirmé :
« Dans beaucoup de zones, le niveau des rivières est tellement élevé que nous ne pouvons atteindre les dispensaires. »

Les inondations ont aussi causé des ravages au Mozambique, pays voisin du Malawi, où des rapports font état de la disparition de 25 écoliers emportés par des torrents lundi dernier.

Certaines régions de la Zambie et du Zimbabwe ont aussi été affectées.