Retour au Rana Plaza : photoreportage

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Le 24 avril 2013, 1134 ouvriers de la confection sont morts écrasés lorsque le complexe industriel de huit étages dans lequel ils travaillaient s’est effondré, à Savar (Bangladesh). Les ouvriers avaient signalé des fissures apparues dans les murs de l’immeuble quelques jours avant l’accident, mais les patrons les avaient obligés à continuer à venir travailler. En ce deuxième anniversaire de l’un des plus meurtriers accidents industriels de l’histoire, Wahid Adnan, photoreporter et documentaliste basé à Dhaka, est retourné au sur le site du Rana Plaza pour Equal Times. Voici ce qu’il y a trouvé.

 

Photo: © Wahid Adnan

Une ouvrière de la confection tient une affiche devant le site du Rana Plaza durant une manifestation. Presque chaque semaine, des militants de différentes ONG se rassemblent pour protester contre les retards du paiement des indemnités.

 

Photo: © Wahid Adnan

Le site de l’effondrement du Rana Plaza, abandonné aujourd’hui, abritait avant 24 avril 2013 cinq ateliers de confection qui fabriquaient des vêtements pour des dizaines d’enseignes mondiales telles que Benetton, Bonmarché, Primark et Walmart et employaient quelque 5000 personnes. Le complexe accueillait également une banque, quelques magasins et de rares appartements ; il n’avait pas été conçu pour héberger des usines.

 

Photo: © Wahid Adnan

L’on continue de découvrir des restes humains sur le site de l’accident du Rana Plaza. Des proches des travailleurs dont le corps n’a pas encore été trouvé se rendent chaque jour sur le site pour tenter de récupérer les dépouilles de leurs êtres chers, mais les autorités leur refusent la permission de fouiller, disant que les ossements trouvés ne sont pas humains, mais bovins.

 

Photo: © Wahid Adnan

Asha, âgée de 26 ans, est une rescapée de l’effondrement du Rana Plaza. Elle travaillait avec sa tante au quatrième étage. Ayant vu les fissures sur les murs de l’usine les jours précédant l’accident, Asha dit qu’elle avait peur de se rendre au travail mais que sa tante avait insisté. Après l’accident, Asha a pu être sauvée des décombres, mais sa tante compte parmi les 1134 travailleurs morts ce jour-là.

 

Photo: © Wahid Adnan

Firoza Begum montre la carte d’identité de son fils, Mohammad Rafiq, décédé dans la catastrophe du Rana Plaza. Son cadavre a été retrouvé 16 jours plus tard. Firoza n’a encore reçu aucune indemnité.

 

Photo: © Wahid Adnan

Mili Khatun (à droite) a survécu à l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza, mais son mari y a péri. Mili et quatre autre survivantes travaillent désormais dans un atelier de confection appelé Oporajeo à Savar, qui appartient aux travailleuses.