Venezuela: Démocratique et bolivarien

Opinions

 

Le Venezuela est en proie à des tentatives de putsch de la droite latino-américaine et du gouvernement des États-Unis. Rien de bien neuf et il n’y a, d’ailleurs, plus le moindre doute à ce propos.

[caption id="" align="alignnone" width="530"] La violence et les attaques au Venezuela sont une attaque contre tous les gouvernements démocratiques du continent (AP Photo/Rodrigo Abd)[/caption]

Que ce soit à travers la CELAC, l’UNASUR, le Mercosur ou l’ALBA, tous les pays d’Amérique latine ont émis des déclarations conjointes où ils reconnaissent la tentative de déstabilisation de la démocratie vénézuélienne et ont exprimé leur solidarité et la nécessité d’un dialogue.

La solidarité avec le peuple et le gouvernement du Venezuela représente un défi de taille pour Notre Amérique tout entière. L’intensité avec laquelle la violence s’est déchaînée, provoquant des morts, des blessés et des dégâts matériels, suscite, tour à tour, l’inquiétude et la douleur.

Le défunt président Hugo Chávez a remporté les dernières élections avec une marge de plus de 10%. N’ayant malheureusement pas pu assumer ses fonctions à temps, de nouvelles élections furent organisées en présence d’observateurs internationaux qui n’ont pas laissé le moindre doute quant à la légitimité du nouveau président.

La victoire de Maduro a une fois de plus marqué la victoire du projet bolivarien initié par Chávez car les majorités vénézuéliennes comprennent que leur pays s’est amélioré et est plus égalitaire.

De fait, ce processus a permis pour la première fois de son histoire au Venezuela d’être maître de ses propres ressources pétrolières et de mettre celles-ci au service du peuple, du continent et même des États-Unis quand ce pays fut dévasté par l’ouragan Katrina.

La dernière décennie a vu le gouvernement relever les dépenses sociales de plus de 60% et, à l’heure actuelle, le Venezuela affiche le plus faible taux d’inégalité au niveau de la région après avoir réduit celui-ci à 54% et le taux de pauvreté à 44%.

Sur le plan de l’éducation, le pays occupe la deuxième place en Amérique latine et la cinquième place mondiale en termes de pourcentage d’étudiants universitaires.

Par ailleurs, plus de 13.700 dispensaires ont été érigés dans des quartiers où l’État ne se rendait guère auparavant, alors que le système de santé public compte quelque 95.000 médecins. Les autres réalisations dignes de mention incluent la construction de plus de 500.000 logements ou encore l’investissement public dans le sport.

Néanmoins, certains secteurs de l’opposition (pas tous), qui nourrissent des ambitions putschistes, ne semblent pas prêts à se résigner à la défaite électorale et s’emploient à arracher par la voie de la violence ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir au moyen d’élections libres.

Durant ses 10 premiers mois à la présidence, Nicolás Maduro s’est vu confronter à des manoeuvres de déstabilisation constantes qui visaient à sa destitution.

La violence et les attaques au Venezuela sont une attaque contre tous les gouvernements démocratiques du continent. Il ne s’agit pas d’un fait isolé. Les tentatives de coups d’État se succèdent en Amérique latine, avec des méthodologies nouvelles.

Comme les tentatives qui ont échoué en Équateur, en Bolivie, en Argentine et au Venezuela-même en 2002, ou celles qui ont triomphé au Paraguay et au Honduras, où les États-Unis ont étendu leurs bases militaires.

Les médias privés et multinationaux comme CNN, FOX et leurs équivalents européens manipulent l’information et diffusent de la propagande guerrière au nom de la paix et haineuse au nom de la liberté.

Leur commerce consiste à démontrer qu’ils sont fondamentaux pour destituer n’importe quel président et ils bénéficient, en contrepartie, d’apports de fonds du Département de l’État des États-Unis.

Mais nous, Latino-américains, savons très bien qu’ils ne sont qu’un acteur politique de plus qui protège les intérêts privés et les grandes puissances par ses jeux de mensonges, provoquant la stupéfaction des consciences.

Nous devons tirer les leçons de l’histoire car c’est exactement ce qui est arrivé lors du coup d’État manqué de 2002 et qui lui a valu d’être considéré comme le premier coup d’État médiatique de l’histoire. C’est d’ailleurs ce qui ressort clairement dans le documentaire « La revolución no será transmitida », que je recommande.

La paix est une dynamique propre aux relations entre les personnes et les peuples, une dynamique qui ne s’offre pas en cadeau mais qui se conquiert au prix de la vérité, de la justice et du respect des droits humains dans la construction démocratique.

D’une part, il convient d’enquêter sur les morts d’étudiants aux mains d’individus masqués, pour que justice soit rendue aux victimes. D’autre part, il convient d’appuyer le Plan national de paix et de cohabitation (Plan de Paz y Convivencia Nacional) initié par le Venezuela à travers une marche populaire massive qui a pour objectif la construction de la paix citoyenne, la lutte contre la criminalité et la promotion du désarmement de la population et des consciences armées.

Dans son discours, Maduro s’est exprimé avec beaucoup de clarté : « Quiconque s’avisera d’endosser une chemise rouge à l’effigie de Chávez et de dégainer un revolver et d’attaquer un concitoyen vénézuélien n’est ni un chaviste ni un révolutionnaire et ira en prison quoi qu’il advienne. » On ne voit pas l’opposition en faire de même.

La campagne qui dépeint le Venezuela comme une dictature est d’autant plus ignominieuse qu’il s’agit du premier pays dans l’histoire des États-nations à avoir instauré et appliqué le système de référendum révocatoire en plein mandat présidentiel, pour consolider la démocratie.

De fait, le référendum de 2004 a conduit à une nouvelle victoire de Chavez, à l’instar des 13 autres élections convoquées depuis 1998.

Le jour où ce gouvernement perdra aux élections, il l’acceptera comme il l’a fait lors de sa deuxième tentative de réforme constitutionnelle mais il ne baissera jamais une seule de ses bannières, parce que les Bolivariens continueront à se battre pour le bien du Venezuela et de la Grande Patrie.

La révolution bolivarienne, révolution des urnes et de la rue, a toujours triomphé dans la loi et la démocratie et c’est ce qu’elle continuera à faire et qui la rend si dangereuse aux yeux des uns et si nécessaire aux yeux des autres.

C’est pourquoi nous transmettons notre solidarité et notre soutien au peuple et au gouvernement du Venezuela, pour la défense de ses institutions démocratiques, des politiques sociales, économiques et culturelles, fruits de la participation populaire.

 

Article paru initialement en espagnol sur Alainet.org.

This article has been translated from Spanish.