La mobilisation contre la « crise profonde » dans les campagnes de Colombie se poursuit

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La semaine dernière, des leaders paysans du mouvement Dignité agricole se sont enchainés sur la Plaza de Bolivar, à Bogota, dans le cadre de la grève qui paralyse l’ensemble du secteur agricole du pays.

La grève des agriculteurs est entrée dans son 11e journée jeudi dernier, alors que le mouvement protestataire bat son plein dans différentes régions du pays. Au moins 44 personnes ont été arrêtées et 63 blessées.

L’objectif déclaré des 20 agriculteurs qui ont décidé de s’enchaîner sur la Plaza de Bolivar de Bogota est d’interpeller les autorités sur leur sort et d’exiger que leurs revendications soient satisfaites.

« Nous sommes enchaînés depuis mercredi, à 11 heures du matin, pour que le gouvernement tienne ses engagements », a déclaré à Associated Press Armando Acuña, un agriculteur âgé de 50 ans originaire du département de Huila, dans le sud de la Colombie.

Acuña, qui est affilié au mouvement paysan Dignidad Agropecuaria a ajouté que « le gouvernement a partiellement honoré un seul des six engagements pris dans le cadre de l’accord » souscrit à l’issue d’une autre grève du mouvement des agriculteurs en septembre 2013.

Les petits cultivateurs de pommes de terre, d’oignons et de légumes des régions centrales du pays accusent le gouvernement de ne pas respecter les accords qui prévoyaient une révision à la baisse des prix des engrais, le refinancement des dettes contractées par les agriculteurs auprès de banques et de magasins de fournitures et le contrôle des importations depuis les pays avec lesquels la Colombie a souscrit des traités de libre-échange.

Les représentants du gouvernement de Santos affirment qu’ils ont respecté les accords conclus suite à la précédente grève en septembre 2013 et qu’ils ont affecté des milliers de dollars en aide aux paysans.

Le ministre des Finances, Mauricio Cardenas, affirme que le budget alloué au département de l’agriculture en 2014 s’élève à approximativement 2,68 milliards de dollars, soit trois fois plus qu’il y a quatre ans, et que les dettes des paysans sont en cours de refinancement. Aussi, le mouvement de protestation serait, selon lui, injustifié.

Pour sa part, le dirigeant paysan César Pachon a déclaré qu’à l’heure actuelle, le secteur agricole est en proie à « une crise profonde ».

Le leader du mouvement paysan a attribué la crise au « modèle néolibéral, aux traités de libre-échange et à l’absence d’une politique agricole adéquate. »

Les paysans colombiens ont lancé un appel à la mobilisation dans le cadre d’un « cacerolazo » (tintamarre de casseroles) national dans les principales places du pays.

Des dizaines d’étudiants universitaires ont affronté plusieurs heures durant les forces de l’ordre à Bogota, en signe de soutien à la grève des agriculteurs.

Par ailleurs, 20.000 indigènes se seraient joints au mouvement de grève dans 17 villes du pays, selon Luis Fernando Arias, président de l’Organizacion Indigena de Colombia.

 

Source : PÚLSAR/AP

This article has been translated from Spanish.