Comment les stratégies d’influence de la Chine érodent les démocraties

Comment les stratégies d'influence de la Chine érodent les démocraties

Behind China’s friendly narrative, in which it presents of itself as an example to follow for its successful economic transition from communism and for its speedy recovery from the 2008 financial crisis, often lies veiled criticism of the West and the values of liberal democracies.

(Equal Times/Marta Checa)

Une station d’observation spatiale chinoise située à 1.300 kilomètres à l’ouest de Buenos Aires, non loin de la frontière chilienne, au beau milieu d’un environnement isolé et semi-désertique, incarne le symbole de la puissance politique de la Chine à l’extérieur de ses frontières. Cette station, située en Patagonie argentine dans la province de Neuquén et qui s’étend sur 200 hectares, est équipée d’une antenne de 35 mètres de diamètre pour communiquer avec des appareils dans les profondeurs de l’espace. Bien que cette installation fasse partie, en théorie du moins, du programme lunaire chinois et qu’elle soit donc destinée à un usage scientifique, les analystes occidentaux soupçonnent que le régime chinois pourrait également en faire un usage militaire.

Il ne s’agit pas là cependant de théories du complot. La technologie de ces antennes est, par définition, à double usage, sans parler du fait que cette base chinoise en Argentine est gérée par une quarantaine de militaires et non pas des civils du géant asiatique. À titre de comparaison, l’observatoire spatial de l’Agence spatiale européenne située dans le département de Malargüe, à 500 kilomètres de la base chinoise, est géré par sept ingénieurs argentins. Par ailleurs, l’incitation à aller plus loin est claire pour Pékin, puisqu’il s’agit de sa première installation de ce genre dans l’hémisphère sud. Ce facteur n’est pas anodin, car il lui permet de pallier son déficit en infrastructures terrestres de ce type, qui sont essentielles aux missions d’observation et de surveillance 24 heures sur 24 et à sa capacité de renseignement électronique dans cet hémisphère, y compris le Pacifique, potentiel scénario de guerre avec les États-Unis, selon les experts.

L’accord relatif à cette concession a été conclu en 2015, sous le gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner, à un moment où l’Argentine était confrontée à des marchés financiers internationaux qui lui étaient totalement inaccessibles. La Chine s’est alors proposée comme alternative : elle lui a accordé des prêts et a annoncé des investissements et des projets d’infrastructure clés-en-main, notamment deux centrales nucléaires.

Et, dans la foulée, c’est une concession — mineure du point de vue économique, mais d’une énorme importance géopolitique — qui a été octroyée, presque en douce, sur fond d’accusations de manque de transparence de la part de l’opposition politique argentine.

Cette transaction illustre à la perfection la capacité de la Chine à atteindre ses objectifs politiques à l’étranger grâce à l’effet de levier que lui confère sa puissance économique. Pendant les années du gouvernement de la présidente Cristina Kirchner, cette dernière étant en confrontation ouverte avec le monde occidental, la Chine a accordé à l’Argentine le statut d’« association stratégique intégrale avec la Chine », statut dont ne bénéficient que cinq pays dans toute l’Amérique latine.

Cette association a été suivie par l’annonce de milliards de dollars d’investissements, de prêts et d’infrastructures, une situation dont la Chine a profité pour lancer un ambitieux programme de soft power (puissance douce) en Argentine. Par son biais, le régime communiste a réussi à pénétrer les sphères politiques, médiatiques, culturelles et académiques de ce pays d’Amérique du Sud.

Décoder le soft power (ou sharp power) de la Chine

Cette stratégie n’est pas uniquement déployée en Argentine, on l’observe également dans de nombreux autres pays d’Amérique latine et dans d’autres régions : depuis l’Afrique à l’Asie du Sud-Est en passant par l’Australie. En quoi consiste-t-il et pourquoi est-il si significatif ? Tentons d’en comprendre l’importance.

Commençons par examiner le concept de soft power. L’expression a été inventée par le politologue américain Joseph Nye pour décrire la partie de la puissance d’un pays qui repose sur l’attraction et qui résulte d’une perception positive de sa culture, de ses idéaux politiques et de ses politiques publiques. Dans le cas de la stratégie internationale de la Chine, fondamentalement basée sur l’effet d’entraînement de sa puissance économique, on retrouve naturellement des éléments de soft power, notamment son histoire ou sa culture. Toutefois, il est aussi inévitablement imprégné des valeurs autoritaires véhiculées par le discours du Parti communiste chinois (PCC). C’est la raison pour laquelle le concept de sharp power ou « puissance incisive » s’est imposé chez certains analystes, car il décrit mieux le programme de persuasion de la Chine à l’étranger.

En voilà le fonctionnement. En substance, Pékin exécute sa stratégie à coups de chéquier, ce qui lui permet de cibler toutes les personnes et institutions qui ont de l’influence dans chaque pays où la Chine met en œuvre son plan. D’une part, les institutions : universités, groupes de réflexion (think-tanks), médias, partis politiques, sièges législatifs régionaux ou nationaux. D’autre part, les élites locales : journalistes, leaders d’opinion, universitaires, sinologues, hommes et femmes politiques en exercice, anciens diplomates, députés, hauts fonctionnaires, militants et jeunes entrepreneurs.

Cet argent a notamment permis à la Chine d’ouvrir 548 sièges et 1.193 salles de classe de l’Institut Confucius à travers le monde, ainsi que d’offrir toutes sortes de programmes — allant de l’échange d’enseignants à des projets de recherche communs — aux institutions universitaires. En cela, rien que d’autres pays ne font pas déjà : du Goethe-Institut ou de l’Alliance française, à l’Instituto Cervantes en passant par le British Council. Mais tandis que les activités, le contenu et les bourses de ces centres sont ouverts, pluriels et transparents, le soft power chinois vise à diffuser la vision du PCC.

Dans ce cadre, ses ressources financières considérables permettent au géant asiatique de proposer aux médias audiovisuels et écrits étrangers la production conjointe ou gratuite de contenus sur la Chine, un outil très efficace par ces temps de crise des médias, notamment dans le monde en développement.

Le déploiement de correspondants internationaux issus des principaux médias du régime, avec au premier rang la chaîne China Global Television Network (CGTN) et l’agence de presse Xinhua, s’accompagne d’accords politiques autorisant la diffusion du signal de la chaîne CGTN dans ces pays, facilitant la diffusion réciproque de contenus télévisuels ou la coproduction de documentaires. L’importance que revêt pour la Chine la coopération avec les médias locaux était manifeste lors d’un sommet organisé à cet effet à Santiago du Chili en 2016 en présence de 80 représentants de médias d’Amérique latine. Le tout financé par Pékin.

Au cours du sommet, Xi Jinping annonce qu’il s’engage à ce que 500 journalistes latino-américains soient formés en Chine d’ici 2021, un projet inscrit dans un programme plus vaste qui vise à former 10.000 Latino-Américains cette année-là. Au même moment, le président chinois annonce également 10.000 bourses d’études et 10.000 opportunités de formation pour des personnes du monde arabe. Il convient toutefois de noter que, alors que dans d’autres contextes, la « formation » impliquerait de faire acquérir un certain niveau de compétence aux bénéficiaires de ces programmes, la people-to-people diplomacy (ou diplomatie interpersonnelle) élaborée par Pékin n’est rien d’autre qu’un programme de relations publiques incluant des voyages en Chine, intégrant systématiquement un programme pro-gouvernemental et pro-PCC.

Des voyages tous frais payés de plusieurs semaines qui réunissent des journalistes, des politiciens, des universitaires et d’autres personnalités et dont l’objectif est d’exposer ces élites influentes à la propagande de Pékin. Des élites qui, une fois de retour dans leur pays, diffusent auprès du public local les « connaissances » qu’elles ont acquises sur la réalité chinoise dans des tribunes de presse, des conférences ou des recherches universitaires. Parfois, leur soutien va même encore plus loin. Fin 2017, le PCC a invité à Pékin les représentants de 300 partis politiques provenant de 120 pays à un sommet de quatre jours. À la fin de cette rencontre, les alliés politiques de Pékin ont accepté de signer un document louant Xi Jinping pour sa contribution à la paix dans le monde, donnant ainsi au pays des munitions pour riposter contre ceux qui accueillent avec réserve son influence internationale croissante. « Nous saluons les énormes efforts et la grande contribution du PCC et de son dirigeant Xi Jinping à la construction d’une communauté visant à construire un avenir partagé et un monde pacifique », ont-ils déclaré.

Cette formule consistant à conclure des accords de coopération institutionnelle et, simultanément, capter les élites permet au régime chinois de dominer le discours diffusé sur la Chine dans les pays où il investit et où il détient des intérêts.

Ce discours s’articule autour de deux messages. Le premier, explicite, décrit la Chine sur un ton positif, comme étant une source de développement et d’opportunités économiques « mutuellement bénéfiques » et créant des synergies « gagnant-gagnant ». Une rhétorique communiste qui, dans un contexte d’incertitude économique internationale, présente une Chine amenée à jouer un rôle décisif dans le développement régional grâce à ses investissements, ses prêts et ses projets d’infrastructure. Un avenir que l’on ne saurait concevoir sans la Chine.

Ainsi, ce que l’on appelle la « nouvelle route de la soie » (BRI ou Belt and Road Initiative en anglais) est devenu l’appât incontournable de tout discours de politique étrangère digne de ce nom du géant asiatique. « Même si Pékin présente cette initiative comme étant conçue pour accroître la prospérité économique grâce à la création de liens physiques à travers le monde, son véritable objectif n’est pas la construction d’infrastructures, mais la création d’un nouvel ordre mondial au sein duquel la Chine prospère et règne », explique Nadège Rolland, chercheuse du groupe de réflexion National Bureau of Asian Research. Selon elle, la perception de ce qu’est la nouvelle route de la soie ne s’ajuste pas à la réalité : « L’écart entre la réalité de ce qu’est la nouvelle route de la soie et ce que Pékin affirme qu’elle est, est le fruit d’une campagne d’influence mondiale délibérée menée par le Parti-État depuis la création de cette initiative », prévient-elle dans son rapport Mapping the footprint of Belt and Road influence operations (Cartographie de l’empreinte des opérations d’influence de la nouvelle route de la soie).

Le second message est implicite. Cachée derrière une rhétorique cordiale d’amitié, enveloppée dans le cadre d’un discours qui présente la Chine comme un exemple à suivre à l’aune de sa transition économique réussie, s’éloignant du communisme, et de sa capacité à surmonter la crise de 2008 mieux que quiconque, on trouve fréquemment une critique voilée de l’Occident et des valeurs qui émanent des démocraties libérales. Un message qui met l’accent sur l’absence de litiges territoriaux et historiques entre la Chine et ses nouveaux partenaires et qui incorpore souvent le souvenir du colonialisme et de l’interventionnisme des pays occidentaux, un extrême bien accueilli par certaines élites du monde en développement.

Pour nombre de ces élites, la Chine n’est pas uniquement un partenaire commercial majeur qui ne lie pas son aide à la transparence, aux réformes économiques ou à des facteurs politiques tels que les droits humains : elle est également la preuve qu’un développement sans démocratie est possible.

Le mariage de l’autoritarisme politique et de l’efficacité économique suscite la sympathie de nombre d’entre elles. Tout ceci se produit en plein milieu d’une perte d’autorité morale que, aux yeux du reste du monde, la crise de 2008 et ses effets dévastateurs ont supposé pour le monde occidental. Le fait que les démocraties occidentales soient perçues comme n’ayant pas su relever les défis du XXIe siècle joue également un rôle important dans la perception du modèle chinois comme alternative.

Objectifs de Pékin et du Parti : contrôler son image, légitimer sa vision du monde

Par conséquent, grâce à ses ressources financières, sa stratégie de soft power, son recrutement réussi des élites et son discours amical, Pékin vise à atteindre plusieurs objectifs. D’une part, améliorer l’image internationale de la Chine. La Chine entend ainsi neutraliser les critiques occidentales et changer la perception négative dont elle fait l’objet à certains endroits, image qui, selon le gouvernement chinois, est diffusée par les médias occidentaux et qui déforme et manipule la réalité, voire la fausse complètement. D’autre part, elle souhaite également conférer une légitimité internationale au PCC et propager sa vision du monde. Ce faisant, elle attaque les systèmes démocratiques sous un angle idéologique et remet en question les normes mondiales et les valeurs occidentales.

Les conséquences négatives que la stratégie de sharp power de la Chine a sur les jeunes démocraties du monde en développement ne doivent pas être négligées. Le secteur des médias est celui où les effets néfastes de l’autoritarisme sont les plus visibles.

Au Pérou, pays où la Chine occupe la première place des investisseurs étrangers dans le secteur minier, il est très improbable que les médias locaux dénoncent les conflits sociaux et les violences qui éclatent périodiquement dans certains des projets chinois les plus controversés en raison de leur impact environnemental ou des conditions de travail précaires subies par leurs employés. En Argentine, cette stratégie chinoise a permis de renverser une situation défavorable, puisqu’elle est parvenue à neutraliser les critiques de l’influent quotidien La Nación qui remontaient à l’époque où Cristina Kirchner concluait des accords avec la Chine sans la moindre transparence, notamment celui de la base d’observation spatiale de Neuquén.

Cette stratégie s’est poursuivie dans le temps. Premièrement, après les interventions judicieuses de l’ambassadeur chinois, le quotidien argentin et le Quotidien du Peuple (People’s Daily) ont annoncé un accord pour « distribuer ensemble des contenus et des actualités ». Ensuite, deux hauts responsables du quotidien argentin ont été invités à Pékin pour le Forum de collaboration des médias de la nouvelle route de la soie, un autre exemple de leur diplomatie interpersonnelle. L’ambassade de Chine à Buenos Aires a par ailleurs conçu et payé l’insertion d’un supplément de 16 pages dans ledit quotidien à l’occasion de l’anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Tout cela a permis à l’ambassadeur chinois de diffuser son message à différentes occasions dans les tribunes d’opinion. Par la suite, plusieurs entreprises chinoises possédant des intérêts en Argentine ont acheté des campagnes de publicité dans le quotidien argentin. Un effort combiné.

En revanche, en Afrique — exactement comme au Pérou — les journalistes qui décident d’enquêter sur les dérives des projets d’investissement ou de développement chinois se heurtent à des obstacles insurmontables. Ainsi, l’accès aux communautés chinoises ou aux migrants chinois travaillant dans de tels projets constitue, sans connaissance du mandarin, une véritable chimère. Parallèlement, les fonctionnaires des ambassades ou des entreprises chinoises ne répondent généralement pas à leurs demandes d’information, conséquence du fait qu’être transparents ou rendre des comptes n’est tout simplement pas dans la nature de leur système autoritaire. Et, lorsqu’ils le font, les données qu’ils fournissent sont difficiles à vérifier. Résultat : de nombreuses dérives qui, ailleurs, déboucheraient sur des critiques journalistiques finissent par ne jamais voir le jour. Les situations exposées ci-dessus mettent en évidence un risque fondamental au niveau mondial : le fait que Pékin peut jouer toutes ses cartes pour recevoir un traitement amical, voire pour neutraliser les critiques des médias à l’étranger.

Si l’on considère les défis auxquels sont confrontés de nombreux médias, même ceux dont la réputation journalistique est bien méritée, ces derniers risquent d’assister à une mise à mal de leur indépendance éditoriale en raison du sharp power de la Chine dans le domaine des médias, ce qui ébranlerait l’un des piliers des systèmes démocratiques. Le régime chinois est capable de nouer des relations personnelles avec des journalistes et des rédacteurs en chef de médias étrangers grâce à sa « diplomatie interpersonnelle », qui comprend souvent des accords de « coopération » économiquement attrayants avec les médias chinois. Il convient d’ajouter à cela un autre facteur-clé : l’énorme méconnaissance de la Chine dans le reste du monde. La première grande asymétrie qui profite au géant asiatique.

Face à tant d’ignorance et de manque de ressources, la stratégie de la « diplomatie interpersonnelle » de Pékin s’avère imparable. Les bourses d’études, les programmes d’échange, les formations et, en général, les voyages en Chine financés par le régime communiste produisent l’effet escompté par leurs architectes. Ces incitants comprennent notamment des visites de sites culturels d’intérêt, de projets d’infrastructure chinois, d’entreprises telles qu’Alibaba ou Huawei, de sièges législatifs provinciaux, de médias publics, de groupes de réflexion du régime ou du siège du PCC, où ils sont reçus par de hauts fonctionnaires qui leur présentent leur vision du système de gouvernance chinois, les priorités de la politique étrangère du pays ou la vision chinoise du monde.

Pour les journalistes, les universitaires, les chercheurs et les législateurs de tant de pays en voie de développement où la Chine jouit d’une présence économique importante, il n’existe pratiquement aucune possibilité de visiter ou de se consacrer professionnellement à l’étude de la Chine en dehors des programmes d’échange, des cours de formation, des voyages officiels ou des cours de l’Institut Confucius offerts et financés entièrement par le gouvernement chinois.

Par contre, ceux qui ont pu étudier la Chine en empruntant une autre voie et qui disposent donc de connaissances préalables sur ce pays, son histoire, son système politique, sa culture et sa langue, ne peuvent critiquer ouvertement le régime de Pékin sans mettre en danger leur futur accès au pays et à leurs sources. Une épée de Damoclès qui permet de les contrôler.

Pékin consacre d’énormes ressources à la monopolisation du discours chinois à l’étranger. Non seulement les ressources de l’État et du PCC, mais également de nombreuses entités chinoises qu’il met au service de sa stratégie. Il s’agit notamment d’amicales, d’universités, de groupes de réflexion et d’instituts de recherche, de l’Institut Confucius, d’associations d’échanges à l’étranger, de médias, d’associations estudiantines et bien d’autres qui donnent à leurs homologues étrangers l’impression d’être situés hors de la structure du Parti-État.

Pourtant, tous ces acteurs apparemment issus de la société civile et qui prennent l’initiative de se mettre en relation avec des élites étrangères ne sont pas indépendants de l’État. Ils servent, sans équivoque, les objectifs du PCC et de la nation, soit en suivant des directives officielles ou officieuses, soit en évitant de prendre des positions contraires aux objectifs du régime.

Les diasporas chinoises à l’étranger, que Pékin considère comme ses propres actifs, rament également dans la même direction. Afin de rallier les communautés ethniques chinoises d’outre-mer au PCC, une stratégie connue sous le nom de qiaowu vise à les gérer dans le but de « légitimer et protéger le pouvoir du PCC et ainsi maintenir l’image et l’influence internationales de la Chine sur d’importants canaux d’accès aux ressources sociales, économiques et politiques » dans les sociétés où elles vivent, selon le politologue James Jiann Hui To. Bien que cette stratégie s’apparente à une tentative d’encourager l’intérêt culturel, d’accroître la sensibilisation ethnique et de promouvoir les opportunités d’affaires, elle est conçue pour légitimer le PCC et renforcer l’image internationale de la Chine.

Toute cette diaspora chinoise expatriée que Pékin a su exploiter à la perfection est, dans les pays où une tradition migratoire chinoise existe, souvent en première ligne pour dialoguer avec certains acteurs de la société d’accueil. Véritables ambassadeurs de la Chine à qui, de concert avec les élites locales conquises par le PCC, il incombe de diffuser le discours officiel du régime de Pékin. Un discours d’où émanent les valeurs de leur système autoritaire et qui, lentement mais sûrement, érode et infiltre le monde démocratique.

This article has been translated from Spanish.