Un an après les manifestations au Belarus, les travailleurs en appellent toujours à la démocratie et au respect des droits du travail

Un an après les manifestations au Belarus, les travailleurs en appellent toujours à la démocratie et au respect des droits du travail

Des travailleurs en grève devant l’Usine automobile de Minsk le 17 août 2020. Entre le 17 et le 18 août 2020, plusieurs milliers de travailleurs se sont mis en grève pour demander de nouvelles élections et d’autres réformes démocratiques au Belarus.

(Iryna Arakhouskaya)

L’élection présidentielle si controversée a eu lieu il y a un peu plus d’un an au Belarus, mais les contrecoups préoccupants du 9 août 2020 ne cessent d’ébranler le pays. Cet ancien État soviétique est dans la tourmente depuis que le président Loukachenko, qui occupe le pouvoir depuis 27 ans, a proclamé sa victoire écrasante, alors que tout porte à croire que les élections n’étaient ni libres ni justes et que c’est très probablement Svetlana Tikhanovskaïa, la dirigeante de l’opposition, qui aurait dû la remporter.

Avant même l’annonce des résultats du scrutin, plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient spontanément rassemblées pour protester pacifiquement contre l’organisation des élections et manifester leur opposition au régime d’Alexandre Loukachenko. Les jours suivants furentla période la plus violente de l’histoire récente du Belarus : jusqu’à 7.000 manifestants ont été arrêtés, et un grand nombre d’entre eux ont été frappés et torturés par les forces de sécurité, faisant trois morts. Ensuite, les 17 et 18 août, les travailleurs de tout le pays ont participé aux grèves en faveur des manifestations pro-démocratie.

Malgré ces actions, qui se sont poursuivies jusqu’au mois de novembre, et la condamnation de l’attitude du président par la communauté internationale, Alexandre Loukachenko n’a rien voulu céder. Au lieu de cela, plus de 35.000 personnes ont été arrêtées pendant l’année qui vient de s’écouler : responsables politiques de l’opposition, syndicalistes, journalistes, membres de la société civile, juristes défenseurs des droits humains et manifestants ont tous fait l’objet de poursuites au pénal ; de nouvelles lois très strictes ont été mises en place pour empêcher toute action relative à la liberté de la presse et à la liberté syndicale. De nombreux militants ont fui le pays, et des dissidents en exil ont été kidnappés ou retrouvés morts.

Les manifestations, débrayages et arrêts de travail suivis par les travailleurs de certaines grandes industries lourdes du Belarus – telles que Belaruskali, le plus grand producteur de potasse du monde (utilisée comme engrais pour les pommes de terre), et l’usine de tracteurs MZKT, où le président Loukachenko a été chahuté par les ouvriers – ont joué un rôle essentiel en août dernier. Les travailleurs ont créé des comités de grève pour préparer une grève générale destinée à soutenir le changement démocratique. Leurs revendications étaient simples :

Ils demandaient de nouvelles élections, la libération de tous les prisonniers politiques, une enquête indépendante sur les violences policières, la garantie que les manifestants ne feraient pas l’objet de poursuites de la part de leurs employeurs et des autorités de l’État, et la fin du système des contrats de courte durée, prédominant dans l’économie du Belarus.

Un an après le début des manifestations, Julia Sliuko se souvient de cette semaine où tout a basculé. Elle occupait un emploi de plâtrière à l’entreprise publique de construction Hrodnaprambud, dans la ville occidentale de Grodno (également connue sous le nom de Hrodna) et, jusqu’à l’année dernière, elle se considérait comme apolitique, consacrant son énergie à l’éducation de son fils de 12 ans. Mais les choses ont changé en août dernier, lorsqu’elle a vu des policiers frapper un homme non armé peu après l’élection litigieuse. Les jours suivants, Julia Sliuko a discuté de la situation du pays avec ses collègues, dont un nombre important avaient été frappés par la police.

« Après avoir assisté à cette violence, j’ai compris que rien ne serait plus jamais comme avant. Le changement était perceptible. » Quelques jours plus tard, elle était élue présidente du comité de grève de son entreprise et, peu après, elle s’exprimait devant des milliers de citoyens de Grodno pour expliquer comment la direction de l’entreprise avait tenté de supprimer la grève : « Les dirigeants ont essayé de nous envoyer en vacances et nous ont même proposé de l’argent. Mais nous ne sommes pas à vendre. Nous sommes avec vous », a-t-elle déclaré à la foule.

Ces rassemblements spontanés ont eu lieu dans l’ensemble du Belarus pendant plusieurs jours en août, au cours desquels les employés de plusieurs dizaines d’entreprises se sont mis en grève. « Nous espérions que la justice prévaudrait », répond Julia Sliuko lorsqu’on lui demande pourquoi ses collègues et elle avaient opté pour la grève. « Nous espérions que l’application de la loi ne se ferait pas à l’encontre des citoyens. » Par exemple, chez Belaruskali, une des entreprises publiques les plus florissantes du Belarus, presque 6.200 employés sur les 17.000 que compte l’entreprise ont soutenu le projet de grève après les élections présidentielles (bien que, face aux fortes pressions exercées sur eux, seuls 140 travailleurs ont finalement suivi la grève).

Le 10 septembre, Yury Korzun, mineur chez Belaruskali et membre du syndicat indépendant Belarusian Independent Trade Union (BITU), s’est enchaîné à des équipements de la mine à 305 mètres sous terre : « Je voulais inciter mes collègues à participer à la grève. Comment pouvais-je travailler, alors que l’argent que nous rapportons à cette entreprise est utilisé pour financer les forces de police, qui frappent des manifestants pacifiques ? Ne pas agir, c’est mettre la vie de ma famille en danger », confie Yury Korzun à Equal Times.

« Ce n’était pas une grève, c’était une révolte »

Alexandre Loukachenko fut le premier président de l’ère post-soviétique élu au Belarus en 1994, et il effectue actuellement son sixième mandat. Depuis qu’il s’est emparé du pouvoir, il n’y a pas eu d’élections libres et justes. Il n’y a pas de séparation entre les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif. Les médias sont muselés ; les responsables de l’opposition et les journalistes sont régulièrement emprisonnés. Il est devenu quasiment impossible d’exprimer publiquement des opinions politiques contraires à celles du président : depuis 2019, les organisateurs de manifestations disposent de dix jours minimum de préavis pour avertir les autorités locales de tout rassemblement ; ils doivent en outre payer les services, l’assistance médicale et la sécurité policière, cette dernière pouvant coûter jusqu’à 2.500 euros pour un rassemblement de plus de 1.000 personnes. Dans un pays où le salaire mensuel s’élève en moyenne à 473 euros, les manifestations et rassemblements légaux sont hors de portée pour la plupart des travailleurs.

Il est tout aussi difficile d’organiser une grève autorisée. « Légalement, le droit de grève existe, mais en réalité il n’est pas réalisable », note Maxim Pazniakou, président du BITU. Avant de lancer un appel à la grève, un syndicat doit avoir épuisé tous les recours possibles, c’est-à-dire les négociations avec l’employeur, qui ne sont pas limitées dans le temps au titre de la loi. Pour qu’une grève soit légale, elle doit recueillir l’assentiment de plus de 50 % des travailleurs, et les organisateurs doivent l’approuver en prévenant plusieurs organismes gouvernementaux avec au moins deux semaines de préavis. De plus, les autorités peuvent juger une grève illégale à tout moment. « En août dernier, personne ne savait comment organiser une grève », admet Aliaksandar Yarashuk, président du Congrès biélorusse des syndicats démocratiques (BKDP). « La dernière grève avait eu lieu en 1995. C’est pourquoi la plupart des grévistes actifs travaillaient dans des entreprises où il y a des syndicats indépendants, parce que c’étaient les seuls à savoir comment organiser une grève », indique-t-il.

En août 2020, lorsque les travailleurs ont lancé un appel à la grève pour soutenir les manifestations en faveur de la démocratie, de nombreux employeurs ont réagi en disant qu’ils n’avaient aucune obligation d’accéder à la demande des employés étant donné que leurs revendications étaient politiques et qu’elles ne concernaient pas leur salaire ni leurs conditions de travail.

Toutefois, comme plus de 65 % de tous les produits industriels du Belarus sont fabriqués totalement ou en partie par des entreprises publiques, il faut tenir compte du fait que les travailleurs doivent passer par des organisations démocratiques (les syndicats) pour faire progresser les réformes démocratiques dans la sphère politique. « Ce qui s’est passé en août n’était pas une grève, c’était plutôt une révolte. L’État a privé les travailleurs de toutes les possibilités d’organiser des grèves légalement, mais ils ont encore le droit civil de faire grève », note Aliaksandar Yarashuk. Le régime a riposté en réprimant les grévistes, qu’il a menacés, arrêtés et licenciés. Par exemple, Julia Sliuko, de l’entreprise Hrodnaprambud, a été renvoyée début septembre. Plusieurs dizaines de ses collègues ont démissionné par solidarité.

La plupart des membres syndicaux du Belarus (quatre millions) appartiennent à la fédération syndicale progouvernementale Federation of Trade Unions of Belarus (FTUB), vestige du système soviétique dans lequel les ministres du gouvernement participent aux instances décisionnaires du syndicat. Environ 10.000 travailleurs sont actuellement représentés par le BKDP indépendant. Paradoxalement, tandis qu’un nombre croissant de travailleurs adhèrent à des syndicats indépendants depuis le soulèvement pro-démocratique, ces syndicats évoluent dans un espace de plus en plus restreint.

Comme le souligne l’Indice de la Confédération syndicale internationale (CSI) des droits dans le monde 2021 : « Plusieurs locaux de syndicats ont été perquisitionnés [suite aux élections du 9 août], et la police oblige les syndicats à transmettre des informations à caractère personnel sur leurs membres, suscitant de sérieuses préoccupations quant aux mesures à l’encontre des personnes qui ont exercé leur droit d’adhérer à un syndicat. Des représentants syndicaux ont été enlevés par les services de sécurité alors qu’ils se rendaient au travail et ont été soumis à des interrogatoires et à des détentions arbitraires. Des travailleurs ont été condamnés à de longues peines de prison pour avoir participé à une action de grève et à des manifestations. »

D’après de nouveaux amendements au droit du travail, qui sont entrés en vigueur cet été, les grèves motivées par des revendications politiques sont désormais illégales. Il est également interdit d’organiser des grèves dans les entreprises fabriquant des produits dangereux, et les travailleurs peuvent aujourd’hui être licenciés après avoir simplement lancé un appel à la grève.

En juin 2020, lors de la Conférence internationale du travail annuelle, l’Organisation internationale du travail (OIT) a vivement critiqué la violation des normes internationales du travail au Belarus, exhortant les autorités biélorusses à réintégrer les travailleurs, à abandonner toutes les accusations liées à la participation à des manifestations et à formuler de nouveaux amendements pour protéger les travailleurs et les militants syndicaux de la discrimination, mais le gouvernement d’Alexandre Loukachenko a rejeté les conclusions de la CIT et reste campé sur ses positions. « Nous sommes à court de moyens pour défendre nos membres », déplore Andrei Hanevich, dirigeant du syndicat indépendant de l’entreprise publique de produits chimiques GrodnoAzot. « Les employeurs peuvent faire tout ce qu’ils veulent ».

« Une forme d’esclavage moderne  »

Sous la présidence d’Alexandre Loukachenko, une série de lois du travail néolibérales ont été adoptées pour faciliter la flexibilité. Par exemple, depuis 1999, le droit du travail biélorusse autorise des contrats de travail d’une durée maximum de cinq ans. Par conséquent, de nombreux employeurs ont tendance à prolonger les contrats d’année en année, ce qui se traduit par une sécurité de l’emploi très faible, voire nulle, pour les travailleurs, qui craignent constamment de perdre leur emploi. D’un autre côté, ils ne peuvent pas quitter leur emploi avant la fin de leur contrat si l’employeur s’y oppose. « Ce système est l’une des raisons pour lesquelles notre code du travail est l’un des pires d’Europe. Nous estimons qu’il s’agit d’une forme d’esclavage moderne », ajoute Aliaksandar Yarashuk.

De surcroît, les nouveaux amendements prévoient qu’il sera désormais légal de licencier un travailleur sous le coup d’une sanction administrative [en vertu du droit biélorusse, les délits peuvent donner lieu à des sanctions pénales ou administratives, sous la forme d’amendes ou de courtes peines d’emprisonnement, ndlr]. Par exemple, plusieurs milliers de personnes ont été condamnées à 15 jours de prison pour avoir participé à des manifestations, ce que le droit du travail du pays considère maintenant comme un délit d’absentéisme justifiant le licenciement.

« L’automne dernier, de nombreux travailleurs ont été renvoyés en raison de sanctions administratives. Nous poursuivons de nombreux employeurs en justice parce qu’à l’époque, cette sanction était illégale », souligne Maxim Pazniakou. C’est ainsi que le mineur Yury Korzun a été licencié. Le jour où il s’est enchaîné sous terre était son dernier jour de travail ; il a ensuite purgé deux peines d’emprisonnement consécutives de 15 jours et, en hiver, il a passé un mois de plus derrière les barreaux.

La majorité des personnes qui ont fait grève ont perdu leur emploi et de nombreuses entreprises comme HrodnaAzot ont refusé de prolonger les contrats des travailleurs qui avaient participé activement aux manifestations. « L’an passé, les entreprises publiques ont renvoyé des employés, non pas en raison d’une rupture du contrat ou d’un manque de professionnalisme, mais parce qu’ils avaient agi de manière déloyale en termes politiques », explique Aliaksandar Yarashuk. La section locale du BITU a essayé d’engager des négociations avec la direction de l’usine pour la persuader de réintégrer les employés licenciés illégalement (d’après le syndicat).

En juillet, les médias biélorusses ont signalé qu’HrodnaAzot avait besoin de plus de 350 travailleurs. « Il y a un manque énorme d’employés, c’est indiscutable. Il semble que les dirigeants aient une liste de personnes dont ils ne renouvelleront pas le contrat », précise Andrei Hanevich.

La dissolution des syndicats indépendants ?

Les syndicats indépendants se trouvent dans une situation très précaire au Belarus. En quelques mois, les autorités ont pratiquement détruit les médias libres et arrêté près de 30 journalistes. Plus d’une cinquantaine d’ONG ont été dissoutes, pas seulement des groupes de défense des droits humains mais aussi des organisations caritatives. « Nous nous attendons à ce que les syndicats indépendants soient dissous à tout moment maintenant », appréhende Aliaksandar Yarashuk.

Le mois dernier, la police a perquisitionné les bureaux du syndicat Belarusian Radio and Electronic Industry Workers’ Union, dans le secteur de la radiophonie et de l’électronique, et le président du syndicat a été obligé de quitter le pays. En outre, Mikola Sharah, président du syndicat libre Free Trade Union of Belarus et militant des droits humains, a été arrêté et détenu pendant trois jours, soupçonné du délit pénal de « dégâts matériels », entraînant la confiscation de ses ordinateurs et téléphones portables. « Récemment, l’enregistrement a été refusé à nos sections syndicales dans les villes de Polatsk et de Pinsk. Il pourrait en être de même à Bobruisk », alerte Mikola Sharah.

L’automne dernier, plusieurs centaines de nouveaux membres ont adhéré à des syndicats indépendants, ce qui a fait perdre environ 20 % de membres aux syndicats d’État, selon le BKPD. Certains adhérents, comme Siarhei Lapunou, leur ont préféré des structures indépendantes. Siarhei Lapunou travaillait dans la raffinerie de pétrole publique Naftan et était membre du FTUB, mais après les élections il ne voulait plus apporter son soutien à une organisation favorable au président Loukachenko : le président du FTUB, Mikhail Orda, a piloté la campagne électorale d’Alexandre Loukachenko et le syndicat a contraint les employés à soutenir sa candidature, les candidats à la présidence devant obtenir au moins 100.000 signatures.

Siarhei Lapunou signale qu’au sein de l’entreprise Naftan, de nombreux membres du syndicat indépendant font l’objet de discrimination : la direction les menace de les licencier et de les priver de leurs primes s’ils restent dans le « mauvais » syndicat.

« Les syndicats indépendants sont une bonne chose, mais seulement dans un État de droit. Dans notre pays, le droit ne fonctionne plus », regrette Siarhei Lapunou.

Suite aux manifestations organisées dans les entreprises publiques, le président Loukachenko s’est rendu en personne sur certains sites et a lui-même essayé d’apaiser les travailleurs. Il s’est adressé à eux depuis une tribune à l’entreprise de tracteurs MZKT) pour s’entendre dire de « dégager » par une partie de l’assistance. Aliaksandar Yarashuk pense que, lors de cet incident, «  Loukachenko a compris que les travailleurs étaient la seule force, et que c’était grâce à eux que le pouvoir de l’État pouvait être transféré pacifiquement. L’épisode du MZKT fut un véritable choc psychologique pour lui, et nous en ressentons encore les conséquences », citant à titre d’exemple les amendements à la législation du travail et la répression infligée aux syndicats indépendants, aux militants syndicaux et aux travailleurs.

Ainsi, alors qu’Alexandre Loukachenko est toujours au pouvoir un an après la vague de protestation qui a secoué le Belarus, peut-on dire que les grèves ont changé la situation ? Pour Aliaksandar Yarashuk, les grèves ont réussi à fragiliser la position politique du président Loukachenko. « Il sait désormais que presque 70 % des travailleurs ne font pas confiance aux autorités. » Il y a d’autres points positifs : certains travailleurs licenciés de Belaruskali ont été réintégrés, ce qui montre que, même dans un environnement répressif, il est possible d’obtenir des avancées grâce à l’action collective ; par ailleurs, des syndicats indépendants ont vu le jour dans les secteurs de la santé et de l’enseignement.

Mais en règle générale, ceux qui se sont opposés au président Loukachenko ont payé le prix fort. De nombreux nouveaux membres de syndicats indépendants subissent des pressions de la part des employeurs qui les incitent à démissionner, ce qui maintient le nombre d’adhérents à un faible niveau et a fait perdre une multitude de syndicats au mouvement syndical dans un grand nombre d’usines (telles que Minsk Automobile Plant et MZKT), du fait du licenciement des militants et des membres depuis août 2020.

Aliaksandar Yarashuk a la certitude que les graines semées par les syndicats indépendants finiront par porter leurs fruits : « Les autorités peuvent dissoudre les syndicats, mais elles ne peuvent pas détruire l’idée. » Cependant, dans l’intervalle, nombreux sont les grévistes qui ont été obligés de quitter le pays. Julia Sliuko est allée en Pologne avec son fils en octobre dernier pour éviter la prison. Elle travaille actuellement comme manucure et elle organise des manifestations dans la capitale polonaise de Varsovie. Siarhei Lapunou, de la raffinerie Naftan, est parti en Pologne il y a deux mois et, comme d’autres grévistes, il survit en occupant des emplois précaires. Un de ses amis, Valery, qui a également pris part aux grèves de 2020 et dont l’un des trois enfants est handicapé, envisage de rester en exil jusqu’au départ d’Alexandre Loukachenko, même si la situation n’est pas facile non plus en Pologne : « Je sais que nous retournerons au Belarus un jour, mais je suis conscient du fait que la victoire n’est probablement pas pour demain. »

Cet article a été traduit de l'anglais par Nathalie Vernay