Un silence assourdissant à la veille des élections au Cambodge

Un silence assourdissant à la veille des élections au Cambodge

Au Cambodge, les activistes dénoncent l’alignement sur le parti au pouvoir de la plupart des partis qui se présentent aux élections. Pour le Parti démocratique populaire, dirigé par Yang Saing Koma (photo) en revanche, ce n’est pas le cas. Depuis son quartier général, situé à côté d’un modeste restaurant familial dans le nord de Phnom Penh, l’ingénieur agronome, candidat au poste de Premier ministre, prépare sa campagne et ignore l’appel à ne pas se présenter aux élections.

(Marta Checa)

À Phnom Penh, tout le monde se souvient des précédentes élections générales : l’espoir, les mobilisations de masse, les protestations, les promesses de changement et l’activité frénétique sur les réseaux sociaux, qui ont connu un engouement inhabituel et soudain, comme c’est généralement le cas dans cette région du globe. C’est peut-être pour cette raison que le silence est d’autant plus pesant désormais, à la veille des élections du 29 juillet prochain.

Parmi ces choses que l’on tait, figurent les 25 prisonniers politiques, la corruption systémique, le démantèlement du principal parti d’opposition et l’achat massif d’entreprises et de terrains par des citoyens de la République populaire de Chine, pays qui n’a jamais été aussi proche du gouvernement du Premier ministre Hun Sen. Des organisations telles que Global Witness ont qualifié la démocratie cambodgienne de « système kleptocratique » où le pouvoir exécutif est étroitement lié aux élites militaires et commerciales qui sont impliquées dans des affaires de trafic de bois, de spoliation de terres, d’extraction illégale de sable et de trafic de cannabis, entre autres.

Depuis le 7 janvier, date du début de la campagne électorale, des panneaux, des drapeaux et des affiches bleu ciel, couleur du Parti du peuple cambodgien (Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa – KPK) au pouvoir, inondent la capitale. À part quelques rares images électorales des 19 autres partis qui participent au scrutin, la propagande du parti au pouvoir domine l’espace urbain.

Dans le sud de la ville, entre les ambassades des pays voisins et près du Sénat, un groupe de jeunes se réunit à la fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung pour parler de politique et de questions sociales. Ces réunions hebdomadaires constituent l’un des derniers refuges où une discussion à esprit – relativement – reposé est encore possible, voire le seul.

« Bien que les élections n’aient pas encore commencé, je peux affirmer avec une certitude absolue que le KPK remportera de nouveau les élections. Ils ne doivent même pas se présenter aux élections », affirme à Equal Times Zahron Sokry, le coordinateur du forum de discussion Politikoffee, âgé de 24 ans.

Cette déclaration de Zahron Sokry ne se résume pas à de l’apathie électorale. En novembre, la Cour suprême a dissous la principale formation d’opposition — le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC) — et se posant comme une alternative à celui-ci, une multitude de petits partis, dont la plupart sont inconnus et certains n’existent que depuis quelques mois, se dispute la place occupée par le parti au pouvoir pendant près de quarante ans.

Noan Sereiboth, sociologue de 28 ans et utilisateur prolifique de Twitter, résume les possibilités électorales de la même façon : « On se demande encore si on doit aller voter ou non ; si on va voter, c’est le KPK qui gagne, si on n’y va pas, le KPK gagne quand même », affirme-t-il.

La légitimité des élections remise en question

En 2013, les cofondateurs du PSNC, Kem Sokha et Sam Rainsy, menaçaient l’hégémonie du parti du Premier ministre Hun Sen pour la première fois depuis les violences des années 1990. La campagne pour le changement prit de l’ampleur, alimentée par le mécontentement croissant des travailleuses des usines de textile, de ceux qui ont perdu leurs terres en raison des concessions accordées par les entreprises et la diffusion libre des informations à travers les réseaux sociaux récemment arrivés.

Cinq ans plus tard, Sam Rainsy a quitté le pays pour éviter plusieurs actions en justice intentées contre lui, ce qu’il avait déjà fait à plusieurs reprises au cours de sa carrière politique et Kem Sokha est en détention préventive depuis le mois de septembre de l’année dernière, dans l’attente du verdict de son procès pour trahison. Par ailleurs, près de la moitié des membres du comité du parti a quitté le pays, tandis que de nombreux politiciens au niveau local ont abandonné le parti pour aller grossir les rangs du parti au pouvoir.

Parmi les 25 prisonniers politiques recensés par la Ligue cambodgienne de défense des droits de l’homme (LICADHO), 18 étaient membres de ce parti dissous.

Les États-Unis, l’Union européenne et les Nations unies ont contesté la légitimité des élections et critiqué le recul des libertés d’expression, d’association et de la presse. Selon plusieurs personnes interrogées pour cet article, la recrudescence de la répression et de la surveillance du gouvernement a créé un climat de peur et d’autocensure à travers le pays.

Même si le Comité national électoral se vante de disposer de près de 50.000 observateurs électoraux, les participants internationaux sont issus de pays non démocratiques tels que la Chine, la Birmanie ou encore Singapour. D’autres observateurs locaux et internationaux réputés, tels que Transparency International ou le Comité pour des élections libres et équitables au Cambodge (COMFREL), ont décidé de ne pas participer ou ont été écartés du processus.

Kem Monovithya, sous-directrice générale des affaires publiques du PSNC et fille de Kem Sokha, déclare depuis Washington, où elle fait pression sur la communauté internationale pour que cette dernière agisse contre le gouvernement de M. Hun Sen, que l’arrestation de son père a contribué à museler les activistes et les dissidents. « Je pense que les gens pratiquent l’autocensure et qu’ils vivent dans une crainte constante depuis l’arrestation de mon père, car ils ont pu voir ce qui lui est arrivé et pensent que cela pourrait arriver à n’importe qui étant donné qu’il est toujours en prison ; n’importe lequel d’entre eux pourrait être jeté en prison et perdre sa liberté  », affirme l’opposante.

Mme Kem Monovithya déclare que tout ce qui s’est passé l’année dernière était la préparation d’« une élection à parti unique », en regrettant que la santé de son père se détériore. « Le système judiciaire est non seulement sous le contrôle du parti au pouvoir, mais sous la coupe d’une seule personne : Hun Sen », ajoute-t-elle.

Interrogée sur la campagne proposée par Sam Rainsy visant à boycotter les élections, la politicienne cambodgienne répond que, pour être plus précis, ils demandent le « report des élections dans l’attente d’un environnement plus propice et que le PSNC puisse y participer ».

Le retour du parti d’opposition ne semble pas faire partie du dessein de M. Hun Sen. Au cours de ces élections, le président a démontré les qualités qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir pendant des décennies. Alors qu’il organise des réunions de masse avec les travailleuses du secteur textile, où il verse 5 dollars à chacune, son parti a menacé d’intenter une action en justice contre ceux qui inciteraient les électeurs à ne pas participer.

« Les tribunaux peuvent intenter une action en justice… conformément à la législation électorale, les personnes qui entravent les élections peuvent se voir infliger une amende et sont passibles de poursuites criminelles », a déclaré à l’AFP au mois de juin le porte-parole du KPK, Sok Eysan.

Par ailleurs, trois ministères du pays ont promulgué en mai une loi ambiguë visant à contrôler les contenus sur les réseaux sociaux et les sites internet pendant la période électorale. Selon la LICADHO, cette loi criminalise les contenus qui portent atteinte « à la sécurité nationale, à l’intérêt public et à l’ordre social » et qui affectent la vie privée des utilisateurs d’Internet.

Comme toujours depuis la fin du régime génocidaire des Khmers rouges, le président rappelle que son parti est le seul à pouvoir garantir que le pays ne replongera pas dans le chaos et la guerre.

Pour la directrice de la LICADHO, Naly Pilorge, la situation « va s’aggraver avant de s’améliorer ». La directrice de cette ONG, fondée en 1992 au cours de la transition vers la démocratie convenue dans les Accords de paix de Paris de l’année précédente, indique que les élections municipales de 2017 ont marqué un tournant. « Les élections furent surprenantes parce que le parti de l’opposition à l’époque y remportait 44 % des voix, ce qui signifie que s’ils obtiennent autant de voix aux élections municipales, si des élections ouvertes devaient avoir lieu en juillet 2018, le parti de l’opposition l’emporterait », conclut-elle.

En ce qui concerne les prochaines élections générales, Mme Naly Pilorge regrette qu’« excepté un très petit parti », tous les autres soient alignés sur le parti au pouvoir.

La formation politique à laquelle se réfère l’activiste, le Parti démocratique populaire (Grassroots Democratic Party – GDP), a installé son siège à côté d’un modeste restaurant de famille dans le nord de Phnom Penh. Là, l’ingénieur agronome et candidat au poste de Premier ministre, Yang Saing Koma, raconte, près d’un petit jardin de plantes aromatiques, pourquoi il a décidé d’ignorer l’appel du PSNC à ne pas se présenter aux élections. « [L’Union européenne et les États-Unis] vont reconnaître ces élections de toute façon, il n’y a pas le choix, et deuxièmement, je crois aussi qu’ils vont imposer des sanctions économiques ; nous, nous ne voulons pas qu’une telle chose se produise ».

« Ce n’est qu’à travers le scrutin que nous pouvons contribuer à faire avancer ce pays vers le niveau supérieur », ajoute-t-il. Contre toute attente et malgré la rareté des ressources, M. Yang Saing Koma estime qu’ils ont une chance de gagner le 29 juillet, bien qu’il reconnaisse que « la marge soit limitée ».

Pour sa part, le secrétaire général du GDP, Sam Inn, assure que le PSNC a abusé de la culture de la confrontation avec le parti au pouvoir pour gagner en popularité.

« Ils aimaient attaquer le Premier ministre au sujet des immigrants vietnamiens afin de gagner en popularité. Et ils faisaient campagne à la frontière uniquement pour gagner en popularité et non pour apporter des résultats réels à la population » déclare-t-il.

Néanmoins, les conséquences de la confrontation directe avec les élites ont également touché le GDP de près. En juillet 2016, l’un des cofondateurs du parti, l’analyste politique Kem Ley, était assassiné en plein jour dans une station-service de la capitale. Même si M. Kem Ley avait abandonné la politique, ses critiques féroces à l’égard du parti au pouvoir, de la corruption et des conflits liés au Vietnam lui avaient valu une popularité croissante.

Des dizaines de milliers de citoyens sont descendus dans la rue lorsque la dépouille de ce commentateur très apprécié fut finalement ramenée à Takeo, sa province natale, après deux semaines de veillée mortuaire.

Sa mort survenait deux jours après la publication d’un rapport de Global Witness qui révélait une partie du vaste réseau d’entreprises appartenant à la famille de M. Hun Sen et qui accusait sa famille d’utiliser l’appareil de l’État et ses relations avec des hommes d’affaires et l’armée à des fins d’enrichissement personnel. Ces accusations de corruption ne sont pas isolées. Dans sa dernière liste publiée en 2018, Transparency International qualifie le Cambodge de pays le plus corrompu d’Asie du Sud-Est et l’un des plus corrompus du monde, le classant au 161e rang sur 180 pays.

Depuis l’hommage rendu à M. Kem Ley, les Cambodgiens ne sont plus redescendus dans les rues en grand nombre. Ou Virak, directeur du cabinet stratégique Future Forum, considère que le gouvernement adopte une attitude « naïve » et « contre-productive » à l’égard de son électorat. « Les activistes ne sont pas ce qui compte le plus ; ce sont les citoyens. Le gouvernement cambodgien peut penser qu’il peut manipuler l’information autant qu’il veut, mais sa légitimité ultime repose sur le peuple. » « Même si on ferme les médias, comment peut-on forcer les gens à se rendre aux urnes et les empêcher de savoir qu’ils y sont forcés ? » s’interroge-t-il.

Au cours de l’année écoulée, deux journaux et deux stations de radio indépendantes qui existaient depuis des décennies ont dû cesser de diffuser leurs programmes, ont fermé leurs portes en raison de harcèlement de la part du ministère des Finances ou ont changé de mains.

D’autre part, M. Ou Virak, dont l’organisation étudie les solutions aux politiques publiques, estime que le PSNC n’a jamais eu de proposition crédible pour former un gouvernement. « L’obsession de l’opposition pour le Vietnam est en train de coûter cher et de pousser le gouvernement entre les mains de la Chine », déclare ce Cambodgien dont la famille a émigré aux États-Unis dans les années 1980 en tant que réfugié fuyant le régime génocidaire des Khmers rouges.

Le mythe, qui veut que les Vietnamiens dérobent le territoire des Cambodgiens et soient à l’origine de tous les maux qui se produisent dans ce pays d’Asie, a survécu jusqu’à nos jours dans l’imaginaire populaire, alimenté par son utilisation politique ; une utilisation qui a dégénéré en épisodes sporadiques de violence. Les rivaux politiques de M. Hun Sen, et pas seulement de M. Sam Rainsy, ont exploité cette voie en raison du passé du KPK. Le Vietnam occupa le Cambodge pendant une décennie après avoir renversé les Khmers rouges et M. Hun Sen faisait partie du gouvernement installé par Hanoi.

Rapprochement avec la Chine et dérive diplomatique du Cambodge

Le journaliste Sebastian Strangio raconte dans son livre Hun Sen’s Cambodia (« Le Cambodge de Hun Sen  ») que les discours de M. Sam Rainsy à la fin des années 1990 « ne faisaient aucune distinction entre les immigrants illégaux, le gouvernement vietnamien, les intérêts commerciaux du Vietnam et les Vietnamiens de souche qui vivaient au Cambodge depuis des générations. »

Cependant, en sus de cette perception, les tensions s’intensifient désormais aussi avec les investisseurs et les travailleurs originaires de Chine continentale.

Ces dernières années, le Cambodge s’est rapproché plus que jamais de la Chine, un allié qui lui a accordé 100 millions de US dollars d’aide militaire en juin et qui lui apporte un soutien sans conditions que les puissances occidentales lui refusent. Alors qu’en février les États-Unis réduisaient leur contribution à la coopération et au développement en raison de « régression démocratique », le géant asiatique lui accordait 237 millions USD d’aide quelques mois plus tôt.

L’initiative de recherche AidData de l’Université américaine College of William & Mary a cité le Cambodge comme exemple lorsqu’il s’agit d’utiliser « l’allégement de la dette pour récompenser les responsables politiques qui agissent en fonction de leurs objectifs  », selon un rapport (publié en juin) qui étudie l’impact de la diplomatie chinoise dans la région.

La Chine a contribué à hauteur de 3,01 milliards de dollars à la dette publique du Cambodge, soit 70 % de la dette bilatérale à la fin 2016, selon la dernière analyse de viabilité de la dette du Fonds monétaire international, qui classe le risque à court terme comme faible.

Selon les données de cette institution, la dette du Cambodge vis-à-vis de la Chine représentait 15 % du PIB du pays au cours de cette période, un pourcentage qui ne cesse de croître en raison des besoins en infrastructures du Cambodge et du fait que, depuis la crise financière de 2008, les prêts bilatéraux du géant asiatique sont le principal moteur de l’augmentation de sa dette extérieure.

L’économiste Miguel Chanco de l’entreprise Pantheon Macroeconomics estime qu’il y a des « inquiétudes fondées concernant le fait que le Cambodge accepte trop de dettes de la Chine, une dette gérable maintenant, mais qui ne le sera plus à moyen terme si elle se maintient à de tels niveaux élevés. »

D’après la directrice de la LICADHO, ce qui différencie l’investissement et le financement de la Chine de ceux d’autres pays est « l’augmentation intense et rapide du nombre de Chinois continentaux, sans préparation culturelle, sociale, politique ou économique » et elle ajoute que cela peut « entraîner de la violence, de la discrimination et du racisme des deux côtés  ».

En janvier de cette année, Yun Min, gouverneur de la province de Preah Sihanouk, l’un des foyers de la présence chinoise dans le pays, rédigeait un rapport interne avertissant de l’arrivée des mafias chinoises et de leurs effets sur l’économie. Un éducateur étranger résidant dans le sud du pays, qui vit au Cambodge depuis des décennies et qui préfère ne pas révéler son nom, dénonce un « sentiment d’impuissance » face à l’achat massif d’entreprises et de terrains et signale la présence de zones où tous les panneaux sont en chinois et où les personnes d’une autre nationalité n’ont pas le droit de pénétrer.

L’influence chinoise s’étend également à l’espace numérique. Au cours des derniers mois, un groupe renommé de pirates informatiques lié au gouvernement chinois a mené une série d’attaques contre des activistes, des opposants, des institutions électorales et des organismes gouvernementaux cambodgiens, selon une enquête menée par la société de cybersécurité étasunienne FireEye. Parmi les personnes affectées se trouve Mme Kem Monovithya qui a reçu un courriel frauduleux avec un programme malveillant, tel qu’elle l’a confirmé à Equal Times.

Malgré la dérive diplomatique du Cambodge, son économie, qui a connu une croissance moyenne de 7 % ces dernières années, reste fortement dépendante des exportations vers les États-Unis et, surtout, vers l’Union européenne, avec laquelle le pays bénéficie d’un accord préférentiel. Ces relations commerciales sont essentielles pour le secteur textile, qui emploie plus de 700.000 personnes (dont la vaste majorité est constituée de femmes) et qui représente près de 80 % des exportations du pays.

Une mission de l’Union européenne s’est rendue au Cambodge entre le 5 et le 11 juillet pour évaluer l’accord « Tout sauf les armes » (qui permet un accès en franchise de droits et sans quotas pour les produits cambodgiens) en raison des « évolutions préoccupantes de la situation des droits de l’homme et des travailleurs dans ce pays », selon une déclaration publiée à l’issue de la visite. L’Union européenne reçoit 40 % des exportations du Cambodge pour un montant qui atteignait 5 milliards d’euros (environ 5,85 milliards de dollars) en 2017. Le textile représente 75 % des exportations vers l’Europe.

En réponse, le ministère cambodgien des Affaires étrangères a dépêché une délégation ce mois-ci en vue de prévenir l’annulation de l’initiative visant à promouvoir le développement dans les pays en développement.

Pour M. Chanco, l’annulation de l’accord entraînerait des conséquences désastreuses pour l’économie du pays qui, en termes de PIB par habitant, « serait chanceux d’atteindre le statut de pays à revenu moyen dans les 15 prochaines années  ». « Il est important de rappeler que certains autres pays exportateurs de textiles en Asie ont des marchés du travail beaucoup plus importants et des coûts de main-d’œuvre beaucoup plus bas » a déclaré l’économiste.

Comme la plupart des quelque 16 millions d’habitants du Cambodge, beaucoup de travailleuses du textile ont moins de 30 ans. Pour M. Ou Virak, l’espoir repose désormais sur les jeunes, en leur montrant des politiques qui peuvent les aider à l’avenir.

M. Zahron Sokry, qui, comme la plupart de ses amis, n’a jamais connu d’autre premier ministre que M. Hun Sen, fait preuve de moins d’optimisme et affirme que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique. « Pour le moment, il ne fait pas bon exprimer nos opinions au Cambodge, même sur Facebook, car nous risquons d’être arrêtés  », conclut-il.

Cet article a été traduit de l'espagnol.