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Une partie de l’industrie solaire tente d’affaiblir le règlement européen destiné à bannir les produits liés au travail forcé

La chaîne d’approvisionnement du secteur photovoltaïque est largement dominée par la Chine, et notamment par la région du Xinjiang, où les Ouïgours subissent de sévères violations des droits humains.

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Publié le 24 novembre 2023 à 14h30

Temps de Lecture 4 min.

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Dans un parc photovoltaïque à Hami, dans la région du Xinjiang (Chine), le 22 octobre 2018.

Officiellement, les acteurs de la filière photovoltaïque sont favorables au projet de règlement européen visant à bannir du continent les produits associés au travail forcé. Alors que le secteur est de plus en plus critiqué pour sa dépendance à l’égard de la région du Xinjiang, en Chine, où la minorité musulmane ouïgoure subit de sévères violations des droits humains, ce texte devrait aider les entreprises à mettre en place des chaînes d’approvisionnement éthiques et responsables. Et pourquoi pas susciter également de nouvelles occasions économiques, en réduisant la concurrence chinoise.

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés Au Xinjiang, la terreur s’estompe, la répression et la peur demeurent

Selon les informations du Monde, une partie du secteur ne soutient toutefois qu’en partie la proposition. Des documents internes à l’association SolarPower Europe, qui représente 300 entreprises, montrent que celle-ci tente d’affaiblir le projet de règlement encore en cours de négociation à Bruxelles. « Je ne suis malheureusement pas surprise par de telles tentatives de lobbying, car ce projet de règlement a le potentiel pour provoquer de réels changements au sein de la filière, que les acteurs n’ont jusqu’ici pas voulu mettre en place de manière volontaire », réagit Chloe Cranston, responsable du plaidoyer au sein de l’organisation Anti-Slavery International.

Le texte, présenté par la Commission européenne en septembre 2022, prévoit d’empêcher l’entrée de tous les produits issus, ou partiellement issus, du travail forcé, auquel sont soumises plus de 27 millions de personnes dans le monde. A la différence de la loi adoptée aux Etats-Unis en 2022, qui vise spécifiquement les produits originaires du Xianjiang, le texte européen ne cible ni une zone géographique ni des entreprises en particulier. Mi-octobre, le Parlement a renforcé la proposition initiale, en inversant la charge de la preuve dans les situations les plus à risque : ce ne sera plus aux autorités de prouver l’existence de travail forcé, mais aux entreprises de démontrer que leur chaîne d’approvisionnement en est exempte.

Transition dans le respect des droits humains

La filière solaire est particulièrement concernée par ces discussions. Selon le Global Slavery Index de 2023, la fabrication de panneaux solaires est la quatrième catégorie de produits exposés au travail forcé la plus importée par les pays du G20, derrière l’électronique, les vêtements et l’huile de palme. La Chine domine très largement la chaîne d’approvisionnement mondiale, et le Xinjiang fournit notamment environ un tiers du polysilicium, le matériau à partir duquel sont fabriqués les panneaux solaires.

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