Le Paraguay se prépare pour une manifestation ‘historique’

 

Le syndicat national des enseignants Jekupytyrã a lancé un appel à la grève générale pour le 26 mars 2014.

L’organisation a attiré l’attention sur la portée historique de cet événement, où elle revendiquera ses droits auprès du gouvernement d’Horacio Cartes, qu’elle qualifie de néolibéral.

Dans son communiqué, le syndicat a également présenté ses revendications concernant un réajustement salarial de 25 % et le contrôle des prix des denrées essentielles.

Le syndicat s’est aussi solidarisé avec les dirigeants du mouvement paysan et a demandé qu’il soit mis fin à la persécution contre ce secteur. Il a aussi condamné les fumigations effectuées au sein des communautés paysannes et indigènes.

D’autre part, les enseignants se sont ralliés aux réclamations étudiantes contre l’augmentation des prix du transport public.

Le mouvement protestataire a été organisé par l’Assemblée universitaire permanente pour exiger le rétablissement du prix du titre de transport à 2000 guaranis (USD$0,45).

La dernière augmentation du titre de transport a porté son prix à 2400 guaranis, soit approximativement 0,50 dollar.

Les secteurs universitaires demandent que soit réalisée une nouvelle enquête publique pour déterminer le coût réel du titre de transport en tenant compte du nombre d’usagers et du parc d’autobus conformes.

Ils réclament, en outre, un transport public digne et accessible, garantissant un service fondé sur le respect des droits.

Les étudiants ont également attiré l’attention sur les droits des conducteurs en tant que travailleurs.

À ce propos, ils ont exprimé leur opposition aux politiques du gouvernement d’Horacio Cartes, qu’ils ont qualifiées de privatistes et régressives. Au centre de la controverse se trouve la promulgation de la loi sur l’alliance public-privé.

En octobre 2013, les députés paraguayens ont adopté le projet de loi qui leur a été soumis par le Sénat. La loi fut adoptée par une majorité de 60 votes contre 15.

Le Frente Guasú (coalition de partis de centre-gauche) a rejeté l’initiative du gouvernement et l’a déclarée anticonstitutionnelle. Et d’ajouter qu’elle porte atteinte à la souveraineté du Paraguay et accorde des « pouvoirs excessifs » à l’Exécutif.

Les représentants du Frente Guasú, tout comme ceux d’Avanza País, ont réclamé la tenue d’un référendum public concernant ce projet de loi avant le vote.

Le vote au Congrès a été accompagné de manifestations dans plusieurs départements du pays et d’une importante mobilisation dans le centre de la capitale, Asunción.

L’opposition la plus forte au projet de loi du gouvernement émanait des syndicats, des organisations sociales, des paysans et des étudiants.

La police a réprimé les manifestations d’Asunción en se servant de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de matraques.

La nouvelle législation ouvre la porte au capital privé dans la réalisation de projets d’infrastructures publiques et à la privatisation des services publics en général.

D’autre part, la loi accorde à l’Exécutif le pouvoir d’autoriser des investissements en l’absence de toute intervention du Congrès et en dehors du champ d’application de la loi relative à la passation de marchés publics.

 

Source : Agencia Pulsar

 

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