Au Liban, les réfugiés syriens endurent des conditions de travail difficiles

Près d’un tiers des réfugiés syriens sont au chômage sur le marché du travail libanais, estime l’Organisation internationale du Travail dans une étude intitulée « Assessment of the Impact of Syrian Refugees in Lebanon and their Employment Profile» (Evaluation de l’impact des réfugiés syriens au Liban et leur profil d’emploi)

Le rapport indique que la plupart des réfugiés syriens travaillant au Liban souffrent aussi de faibles salaires et de conditions de travail difficiles. Il souligne également le manque de compétences et de formation des réfugiés.

«Les réfugiés syriens tout comme les résidents libanais souffrent des effets d’un marché du travail dérégulé», affirme Mary Kawar, spécialiste principale de l’emploi au Bureau régional de l’OIT pour les Etats arabes.

«L’offre pléthorique de travailleurs syriens à bas salaires provoque davantage de déréglementation et amplifie l’emploi informel, ce qui se traduit par une pression à la baisse sur les salaires et une détérioration des conditions de travail. Cela a ensuite des répercussions négatives sur les réfugiés et les communautés libanaises qui les accueillent; tous ont de plus en plus de mal à vivre dans la dignité ou à préserver un accès suffisant aux moyens de subsistance.»

L’évaluation de l’OIT a constaté que les travailleurs syriens au Liban gagnent sensiblement moins que leurs homologues libanais.

Le rapport a été élaboré à partir d’entretiens en tête-à-tête ainsi que de questionnaires semi-structurés avec quelque 2 000 personnes. Le revenu mensuel moyen pour un réfugié syrien au Liban est presque de 40 pour cent inférieur au salaire minimum de 675 000 livres libanaises (448 dollars).

Les femmes réfugiées syriennes ont été particulièrement vulnérables face au chômage.

Plus de deux tiers des femmes à la recherche d’un emploi au Liban ont été incapables de trouver du travail. Seulement deux travailleurs réfugiés sur dix étaient des femmes, gagnant environ 40 pour cent de moins en moyenne que leurs collègues masculins.

Le travail informel domine l’emploi des réfugiés syriens avec neuf réfugiés syriens au Liban sur dix employés sans contrat de travail officiel.

Un travailleur réfugié sur deux au Liban a aussi confié avoir souffert de douleurs dorsales et articulaires, de grande fatigue, ainsi que des températures extrêmes. Près de deux tiers des réfugiés syriens ont fait état d’une exposition à la poussière et aux fumées sur leur lieu de travail.

«Ce rapport révèle que la réponse à la crise des réfugiés syriens au Liban exige d’adopter une approche holistique et complète qui traite les défis préexistants sur le marché du travail libanais et qui équilibre l’aide humanitaire avec les besoins de développement des communautés d’accueil du Liban», a déclaré Frank Hagemann, Directeur régional adjoint du Bureau de l’OIT pour les Etats arabes.

«La priorité devrait être accordée à la création d’emplois décents par le biais d’actions qui régulent le travail informel, protègent les salaires minimaux, encouragent la sécurité au travail, fournissent une protection sociale et favorisent le développement d’entreprises durables.»

 

Source: OIT.