L’émancipation et l’autonomisation par le travail restent encore des enjeux pour beaucoup de femmes dans le monde

L'émancipation et l'autonomisation par le travail restent encore des enjeux pour beaucoup de femmes dans le monde

Nicole is one of the only women working at her company, which provides services for the fishing industry in Port Victoria, Seychelles. The majority of jobs in the industry are still held by men.

(Ryan Brown/UN women)

Acquérir de nouvelles compétences, enrichir ses relations sociales et, surtout, tendre à une certaine autonomie financière, tels sont quelques-uns des avantages que reconnaissent les femmes du monde entier qui ont accès à un emploi décent.

Pourtant, d’après la Banque mondiale, quelque 2,75 milliards de femmes n’avaient pas, en 2018, les mêmes opportunités que les hommes dans ce domaine. Cela s’explique notamment par le fait que « 104 pays limitent, sous une forme ou une autre, leur accès à certains emplois, par exemple dans des secteurs comme l’exploitation minière, la production manufacturière, la construction, l’énergie, l’agriculture, l’eau et les transports », mais aussi par la persistance du harcèlement sexuel sur le lieu de travail et les restrictions sur la liberté de mouvement pour les femmes. Autant de freins à leur participation aux activités sociales et économiques.

Le retour des Talibans en Afghanistan a marqué un terrible revers pour les femmes de ce pays et le plus cruel exemple de cette privation d’opportunités. « Il est désormais interdit aux femmes d’exercer la plupart des emplois. Le gouvernement taliban, uniquement composé d’hommes, exclut les femmes de toute participation politique, et le gouvernement a supprimé le ministère de la Condition féminine », raconte Alessandra Bajec dans un article pour Equal Times. « J’ai une famille que je dois faire vivre, comment allons-nous survivre ? Mon mari est malade, il ne peut pas travailler et nous avons nos factures à payer », dit Amina, une assistante d’éducation dans une interview pour Al Jazeera.

Que cela soit les conséquences de la pandémie de Covid-19, les graves crises économiques que connaissent certains pays (comme le Venezuela ou le Liban), ou les affres de la guerre en Ukraine ou au Soudan, partout on observe que ce sont les femmes qui souffrent le plus dans les situations troublées.

Car, de nombreuses études le prouvent de manière systématique, elles gagnent des revenus inférieurs aux hommes, occupent des emplois plus précaires, disposent d’une épargne plus limitée et ont plus difficilement accès à la propriété de la terre.

À cela s’ajoute, la forte attente qui pèse sur la majorité des femmes pour la prise en charge des activités - non rémunérées - que sont l’éducation des enfants, la tenue du foyer ou le soutien aux membres de la famille âgés ou malades. La difficulté à concilier la vie professionnelle et la vie familiale est beaucoup plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

Aussi, la question de l’ « empouvoirement » des femmes doit donc être plus que jamais mise en avant et prise en compte par les gouvernements et les acteurs socio-économiques, afin de réduire les inégalités et de combattre la pauvreté en levant les obstacles auxquels elles continuent de faire face. Il serait par exemple nécessaire de reconsidérer complètement les conditions de travail et de rémunération des professions très « féminisées » tels que, entre autres, les métiers du soin ou ceux de l’industrie de la confection manufacturière en sous-traitance.

Pour explorer ces questions, Equal Times vous propose de lire ou relire quelques articles de ses archives qui montrent que des voies d’amélioration existent et peuvent servir d’inspiration.

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En Syrie, en dépit de la guerre, les femmes connaissent des avancées sur le marché du travail

Par Moussa Al Jamaat et Ayham Al Sati

Pictured here is the Syrian cartoonist Amani Al-Ali, who has broken barriers in a profession dominated in her country (and region) by men.

Photo: Emad Al Basiri

[...] Selon les statistiques des Nations Unies, 90 % de la population syrienne vit en dessous du seuil de la pauvreté. La monnaie locale est en chute libre et le taux de change par rapport au dollar américain est de plus en plus défavorable : en mars dernier, un dollar équivalait à 4.500 livres syriennes. Cette dévaluation se répercute directement sur les ménages, dès lors que l’augmentation du coût de la vie est palpable et que les revenus ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins.

Dans ce contexte, beaucoup de femmes montent leurs propres projets pour subvenir aux besoins de leur famille. Le restaurant de Ruba Muhammad en est un exemple. Cette femme de 40 ans, originaire d’Alep et déplacée dans la ville de Jarablous, a perdu son mari lors de la campagne russe à Alep. Elle est aujourd’hui seule soutien de famille pour ses six enfants. [...]

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En RD-Congo, la production de serviettes menstruelles réutilisables améliore l’hygiène et l’autonomisation des femmes

Par Moïse Makangara

Divine Ntakobajira, a seamstress for the Uwezo Afrika Initiative, displays two Maisha Pads ready for use. September 2021, Bukavu, DRC.

Photo: Moïse Makangara

[...] En RD-Congo , l’accès aux serviettes hygiéniques demeure un casse-tête pour les femmes. D’après un sondage de U-report, 31 % de personnes interrogées, ont estimé que le manque d’argent était la principale difficulté qu’elles rencontraient pendant leurs règles.

Pour le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). « L’accès limité à des moyens sécurisés de gérer son hygiène menstruelle et aux médicaments contre les douleurs limitent les opportunités professionnelles des femmes et filles. » [...]

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Pour les Afghanes qui ont fui la violence, le tissage de tapis offre une bouée de sauvetage fragile, mais vitale

Par Mahwish Qayyum

In this photo taken on 16 October 2020, Jumma Gul, right, holds a sickle-like tool while weaving a carpet with her sister-in-law at her home in the Khurasaan refugee camp in Peshawar, Pakistan.

Photo: Mahwish Qayyum

[...] Avec environ 1,42 million de réfugiés afghans enregistrés au Pakistan et pas moins de 800.000 Afghans sans papiers dans le pays, le Pakistan compte l’une des plus grandes populations de réfugiés au monde, dont près de la moitié (47 %) sont des femmes et des filles.

Comme de nombreux exilés qui ont trouvé refuge au Pakistan, Jumma a tout laissé derrière elle. La seule richesse qu’elle ait emportée avec elle est l’artisanat pluriséculaire du tissage de tapis. Une tradition qui constitue aujourd’hui un moyen de subsistance précieux, bien qu’insuffisant, pour de nombreuses réfugiées afghanes. [...]

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La pénurie d’emplois décents et l’écart salarial appauvrissent les ménages vénézuéliens ayant une femme à leur tête

Par María de los Ángeles Graterol

Venezuela’s ongoing humanitarian crisis coupled with the pandemic have exacerbated female poverty in the country.

Photo: María de los Ángeles Graterol

« Les femmes sont fondamentales, sans elles, la société n’existerait tout simplement pas. Les femmes, nous le savons, assument de grandes tâches dans la vie : donner naissance, assurer la gestation, et élever les enfants ». Pour Nicolás Maduro, le président du Venezuela, il s’agit là des tâches essentielles des Vénézuéliennes, à qui il a même ordonné « d’avoir six enfants », afin que « la patrie puisse croître ». Cependant, naître femme dans ce pays des Caraïbes représente un coût très élevé, qui s’est aggravé depuis 2015 en raison de l’urgence humanitaire complexe et de la crise de la Covid-19. [...]

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Le droit à la terre des femmes est le fondement d’un avenir meilleur

Par Kalpana Karki et Andita Listyarini

Secure land rights for women and girls are linked to increased women’s leadership and autonomy, enhanced economic opportunities, better social security, safety and dignified societal standing.

Photo: ILC/Jason Taylor

La sécurité des droits fonciers des femmes et des filles est liée à l’augmentation des capacités de leadership et d’autonomie des femmes, à l’amélioration des opportunités économiques, à une meilleure sécurité sociale, à la sûreté et à une position sociétale plus digne. Cela contribue à créer des ménages et des communautés prospères et résilientes, avec de meilleurs revenus, une meilleure nutrition des enfants, de meilleurs résultats éducatifs pour les filles, un renforcement du pouvoir de décision des femmes et une utilisation plus durable des ressources naturelles.

Toutefois, dans de nombreux pays d’Asie, l’accès à la terre des femmes et leur pouvoir de décision sur celle-ci, en termes de propriété, d’utilisation et de sécurité des droits fonciers, sont limités et souvent entravés par les normes sociales existantes et les attitudes patriarcales. Cette situation est encore aggravée par des instruments politiques et des cadres juridiques restrictifs et/ou une faible application de la loi aux niveaux local et national. [...]

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This article has been translated from French.