Les dirigeants syndicaux exhortent le G20 à promouvoir une croissance par l’emploi

 

Des dirigeants syndicaux du monde entier se sont réunis mercredi à Moscou pour essayer de trouver des solutions à la crise mondiale du chômage.

La Fédération des syndicats indépendants de Russie et la Fondation Friedrich Ebert à Moscou ont organisé le sommet du Labour 20 sous le thème Confronting the jobs crisis at the G20 (Combattre la crise de l’emploi au sein du G20).

Il a eu lieu la veille des consultations entre les partenaires sociaux et les ministres du Travail des pays du G20, et deux jours avant la réunion commune entre les ministres des Finances et du Travail du G20.

Le Labour 20 (L20 - groupement de syndicats des pays membres du G20) exhorte les ministres du Travail et des Finances du G20 à mettre en œuvre un plan d’urgence pour l’emploi pour riposter au chômage mondial qui devrait dépasser le seuil des 200 millions de chômeurs d’ici la fin de l’année.

Le chômage des jeunes concerne déjà 75 millions de personnes dans le monde.

Les dirigeants du L20 réclament en outre des actions climatiques, des emplois écologiques, des mesures d’imposition progressive, la fin des attaques à l’encontre de la négociation collective et un socle universel de protection sociale.

 

Sondage mondial

Alors que débutait le sommet, le sondage d’opinion mondial 2013 de la CSI était rendu public.

Entre autres résultats accablants, l’enquête révèle que les citoyens du monde ont perdu la foi en leurs dirigeants, les électeurs accusant les gouvernements de travailler pour les intérêts des grandes entreprises plutôt que protéger ceux des citoyens ordinaires.

Plus de la moitié (59 pour cent) des personnes consultées ont déclaré que leur gouvernement apporte davantage d’attention aux intérêts des « entreprises privées, de leurs investisseurs et des institutions financières » qu’à ceux des « travailleurs et de leurs familles ».

Quant à la crise mondiale de l’emploi, 80 pour cent des personnes interrogées ont répondu que leur gouvernement n’était pas parvenu à s’attaquer efficacement au problème du chômage dans leur pays.

Du reste, 64 pour cent des citoyens du monde estiment que les législations du travail actuelles ne fournissent pas une sécurité de l’emploi appropriée ni ne prévoient des salaires équitables, alors que 91 pour cent soutiennent le droit de se syndiquer, reflétant un fort soutien pour des lois qui protègent les droits des travailleuses et des travailleurs.

 

Six cents millions de nouveaux emplois

Vingt et un millions d’emplois sont nécessaires chaque année pour que le taux d’emploi revienne aux niveaux antérieurs à la crise d’ici à 2015. Pourtant, les pays du G20 sont bien loin d’atteindre leur cible.

L’OIT estime que la création de 600 millions d’emplois au cours de la prochaine décennie est nécessaire pour ramener le taux de chômage aux niveaux antérieurs à la crise et pour créer de nouveaux emplois pour celles et ceux qui accèdent au marché du travail.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), a déclaré que s’attaquer à la hausse du chômage, combattre le chômage des jeunes et remédier à l’absence de travail décent devaient être des priorités urgentes pour les dirigeants du monde.

« Les inégalités empoisonnent nos économies et nos sociétés. Une croissance s’appuyant sur les revenus et encourageant la demande globale est l’unique solution », a-t-elle expliqué.

« Un plan pour l’emploi, s’appuyant sur le travail décent et traduisant les paroles en actes, constituerait une étape décisive vers la réalisation des promesses des ministres du Travail du G20. Des emplois, la négociation collective, un salaire minimum permettant de vivre, une protection sociale et des services de base sont les principaux éléments permettant de réduire les inégalités et le chômage. »

Les résultats du sondage que la société internationale d’étude de marché TNS a mené au printemps en Afrique du Sud, en Allemagne, en Belgique, au Brésil, au Canada, en Chine, en Espagne, aux États-Unis, en France, en Inde, au Japon, au Royaume-Uni et en Russie, représentent les opinions de plus de la moitié de la population mondiale.