Costa Rica : Des milliers de personnes se mobilisent contre la réforme fiscale

 

La journée du lundi 11/11 fut marquée par les manifestations.

Des milliers d’enseignants, d’employés du secteur de la santé, de travailleurs portuaires et des télécommunications se sont mobilisés aux côtés d’écologistes, d’étudiants et de citoyens de tous bords pour participer à une grande marche dans la capitale San Jose, de même qu’à différents piquets et rassemblements à différents endroits du pays.

Le pouvoir exécutif a qualifié le mouvement protestataire d’irresponsable et inutile, cependant que la présidente Laura Chinchilla s’est servie de sa page Facebook pour « condamner » l’action collective et a affirmé qu’en agissant de la sorte les travailleurs contribuaient à la détérioration des institutions publiques.

L’opposition au nouveau projet de réforme fiscale, à la décision de la caisse nationale de sécurité sociale (CCSS) de privatiser les services de soins de santé primaires (EBAIS) du secteur Est de San Jose, à la concession des ports, à la baisse des tarifs électriques pour les entreprises privées et à l’assouplissement des contrôles environnementaux figurent au nombre des principales revendications du mouvement.

D’après Gilberto Cascante, de l’Association nationale des enseignants (ANDE), le mouvement englobe à la fois des salariés de la fonction publique et du secteur privé, de même que des représentants de diverses organisations civiles du pays qui partagent des préoccupations communes concernant les problèmes du pays.

Les syndicats des enseignants ont manifesté contre les coupes budgétaires dans l’enseignement public et le projet de loi de « salaire unique », toujours en chantier.

« Nous ne sommes pas prêts à accepter que la CCSS privatise les EBAIS de San Pedro et de Oca, car il existe un précepte constitutionnel en vertu duquel la prestation de services de santé relève de la CCSS et non d’une entreprise privée », a affirmé, pour sa part, le secrétaire général du syndicat des employés de la caisse de sécurité sociale UNDECA, Luis Chavarría.

On pouvait lire sur certaines pancartes : « Ma santé n’est pas une marchandise », « Non à la privatisation de la santé, non à la concession des EBAIS »

Le mouvement réclame également l’annulation du contrat de concession passé avec la société néerlandaise APM Terminals pour la construction d’un nouveau port à Limón, de même que la suspension des pourparlers entre le gouvernement et la société brésilienne OAS concernant l’annulation d’un contrat portant sur la construction de l’autoroute San José-San Ramón.

D’autre part, le mouvement contestataire s’oppose à la baisse des tarifs énergétiques sollicitée par les grands consommateurs d’électricité, de même qu’à l’imposition de tarifs rehaussés aux petits consommateurs particuliers en guise de compensation pour la baisse de revenus conséquente.

Ont aussi participé à la marche de nombreux représentants du mouvement écologiste qui en appellent au gouvernement d’adopter une loi qui interdise l’importation dans le pays de produits génétiquement modifiés.

Ils ont également fait entendre leur opposition aux concessions minières du passé, à l’exploitation des franges côtières et à la surexploitation des ressources marines, sous le slogan « halte à l’exploitation des ressources naturelles par les multinationales ».

Les étudiants universitaires ont brandi des pancartes et des slogans dénonçant la répression policière dont ils sont victimes non seulement au cours de rassemblements pacifiques mais aussi à proximité de l’Université du Costa Rica où, d’après leurs plaintes, ils sont systématiquement interpellés et détenus par des agents de l’ordre public lorsqu’ils se rassemblent.

On pouvait notamment lire sur des pancartes brandies par l’Asociación de Estudiantes de Estudios Generales : « Les étudiants contre la répression policière » ou encore « Brutalité policière, ça suffit ! »

Plusieurs centaines de personnes ont défilé à travers les principales artères d’Alajuela tout au long de la matinée du lundi 11/11.

« Unis en un front commun de tous les forums et syndicats, nous défendons la Patrie face aux gouvernements néolibéraux et à leurs politiques de privatisation qui paupérisent systématiquement nos institutions », était-il affirmé dans un communiqué officiel diffusé à la suite du rassemblement et accompagné de dizaines de photos.

Aujourd’hui, nous sommes en lutte contre ceux qui « pillent effrontément et sans mesure, au su et à l’insu du peuple, qui tirent parti de la loi sur les concessions et du pouvoir que leur confère leur position pour leur intérêt propre et celui des grandes entreprises nationales et transnationales », a-t-il ajouté.

 

La version intégrale de cet article fut publiée pour la première fois sur le site web http://www.informa-tico.com/

 

This article has been translated from Spanish.